L'expédition 2. La Révolte de Niangara

Égypte, an 739 après la fondation de Rome. Partis de Thèbes à la recherche des richesses d’une civilisation inconnue, Marcus Livius et ses hommes remontent les rives du Nil et arrivent enfin à Niangara, un territoire hostile où grouillent mille dangers. Alors qu’ils semblent toucher au but, les fiers et valeureux Romains se retrouvent prisonniers d’une tribu africaine. Réduits en esclavage, ils attendent, tapis dans l’ombre, le moment propice pour s’évader. Les jours leur sont comptés puisque complots et désaccords commencent déjà à voir le jour au sein du commando.

Dans L’Expédition, fresque initialement prévue en quatre tomes, Richard Marazano et Marcel Frusin peignent un récit épique en plein cœur d’un continent africain encore inexploré. Si le premier opus présageait de belles choses, ce second volet laisse quelque peu le lecteur sur sa faim. Le groupe évolue dans un environnement fermé – au sens propre comme au figuré – et ne permet pas vraiment à l’intrigue générale d’avancer. L’action, quelque peu en retrait dans cet épisode, fait place à de longs échanges entre les protagonistes. Ces derniers, convaincus de la grandeur de leur peuple, sont occupés à juger une civilisation dont ils ignorent tout. Entre supériorité déclarée et ethnocentrisme exacerbé, la cohorte de belligérants est l’illustration même d’un impérialisme sans vergogne. Au dessin, Frusin – ayant débuté sa carrière chez Marvel Comics – n’est pas sans rappeler l’univers de la bande dessinée américaine. Son trait, épais et élégant, retranscrit de forte belle manière l’ambiance dantesque de l’histoire et dépeint à merveille avec la descente aux enfers des héros.

La toile de fond, soit la recherche d’une chimère en terres lointaines, n’a rien de très original mais n’en demeure pas moins efficace. Il faudra tout de même attendre encore un peu pour mieux jauger cette épopée.