Âgé de dix-neuf ans, Patxi est promis à une belle carrière dans le surf. Le problème est qu’il s’en contrefiche totalement, voulant vivre sa passion pour le plaisir qu'il en retire et non pour l’argent qui, pourtant, lui permet de l’exercer. Lors d’une épreuve à Lacanau, alors qu’il est pratiquement qualifié pour les demi-finales, il laisse la meilleure vague à son copain Brésilien Ricardo qui remporte la manche. Ce n’est bien sûr par du goût de son entraîneur, qui se trouve être également son père. Le lendemain soir, il sèche l’entraînement pour se rendre à une fête de nationalistes basques. Il y rencontre la jolie Laura. La soirée tourne mal lorsque les gendarmes y font irruption pour tenter d’arrêter le père de la jeune fille. Ils en sont empêchés par Patxi, qui fracasse le nez de l’agent dirigeant l’opération.
Voilà une bande dessinée qui ratisse large. Sur fond de compétition de surf (ce n’est qu’une toile de fond, que les aficionados ne se précipitent pas), le scénariste chevronné Pierre Boisserie propose un récit mélangeant émancipation de l’adolescent, secret de famille et quête identitaire, le tout saupoudré de nationalisme basque. Le hic est que le résultat est aussi maladroit qu'ennuyant. Même si la psychologie adolescente est correctement cernée, le héros est très vite énervant (pour un lecteur adulte, en tous cas). Ce sentiment est accru par le recours à une voix off assez pesante. Les protagonistes et leurs relations ne se défont jamais d’un aspect caricatural. Quant au secret de famille, dire qu’il est téléphoné est un doux euphémisme. « Capillotracté » semble plus exact.
Compte tenu du contexte nautique, un côté frais et vif pouvait être attendu, mais il n’en est rien. Le style retenu par Georges Abolin – (Totale Maîtrise et au scénario de Où le regard ne porte pas) ne colle pas du tout au ton réaliste du récit. Ses personnages tout en longueur souffrent de silhouettes difformes et de visages approximatifs aux expressions sans finesse, le tout étant encore un peu plus plombé par des couleurs et des jeux de lumières criards et sans subtilité.
En dehors, peut-être, d’ados séduits par l’esprit rebelle du jeune homme, difficile de voir qui pourra s’intéresser à ce titre, d'autant plus en cette période de rentrée littéraire.
Patxi Babel est l'archétype de l'adolescent rebelle qui se cherche. Il a un don pour le surf. La coiffure à la Harry Styles, c'est un beau blond aux yeux bleus clair et au sourire ultra bright qui pourrait jouer dans une publicité pour le surf à moins de tomber dans le . On pourrait dénoncer tous les clichés qui sont réunis. Et pourtant, il y a quelque chose de frais et de vivant qui se dégage.
J'ai suivi ce premier tome avec beaucoup d'attention. Il y a certes le surf mais surtout une histoire de secret de famille comme j'en raffole. La construction du scénario est bien équilibré. La lecture se révèle assez agréable. les personnages sont assez crédibles. On entre dans l'histoire, dans leur psychologie au-delà du microcosme des adolescents. Comble du bonheur, le dessin est à la hauteur.
Des séries actuelles comme Hunger Games, Le labyrinthe, Divergente sont destinés à un public adolescent. J'avoue que je m'y suis laissé prendre. C'est un peu pareil pour cette bd. Suis-je alors un attardé pour autant ? Je ne le pense pas...
Le second tome ne fait que confirmer mon impression première. Je persiste et je signe pour dire que c'est une bd assez sympa qui mêle habilement le sport de glisse et l'intrigue policière. Le dessin est très agréable. L'auteur nous entrainera sur une fausse piste pour mieux revenir sur les fondamentaux. La fin révèlera tout avec une bonne surprise qu'on aurait pu deviner. Bref, une belle conclusion pour une intrigue rondement bien menée sur fond de plage et de vague.