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euxième fils du roi de Sériphos, une petite île des Cyclades, Léandre est destiné à devenir un artiste de talent. Hélas, l’assassinat de sa famille le pousse vers des responsabilités qu’il n’est pas préparé à assumer. S’opposant aux velléités de guerre d’Athènes, il perd le protectorat que la puissante cité lui assurait, laissant son royaume et son peuple à la merci des pirates ou des armées perses. Effrayé, il se rend au temple de Zeus et interpelle le roi de l’Olympe. Ce dernier lui répond et, provoqué par le jeune monarque, lui propose un petit jeu : si, grâce à son art, Sériphos parvient à l’émouvoir, il lui accordera, ainsi qu’à ses sujets, sa protection.
Après les intrigues d’une femme qui n’hésite pas à provoquer un conflit et causer la perte de centaines d’innocents pour se venger, la cabale d’un demi-dieu (dont le géniteur est Zeus) qui, pour s’affirmer, voudrait bien « manger » son père, le troisième chapitre d’Oracle est construit sur un axe complètement différent. Cette fois, point de conflits et d’exploits martiaux dignes de super-héros. C’est Zeus lui-même qui lance le défi. Le jeune seigneur est doué, mais l’exercice du pouvoir l’a rongé. Les devoirs et les dures réalités de sa fonction l’ont rendu froid et amer. Il a perdu la capacité de s’émouvoir et de voir au-delà de la forme des choses et des êtres. C’est à cette quête de soi que Nicolas Jarry convie le lecteur. Si, bien entendu, le one-shot impose des raccourcis, le scénariste livre une copie intéressante et vivante. Il est en cela parfaitement accompagné par le graphisme de Gwendal Lemercier et les couleurs d’Olivier Héban. Tout en conservant l’empreinte visuelle de la série, le dessinateur imprime sa marque. Ses personnages sont travaillés et expressifs, tandis que le soin apporté aux décors confère de l’épaisseur aux scènes.
Ce nouveau tome constitue ainsi une fresque épique joliment construite et superbement illustrée.
Jarry au scénario! Peut-on avoir espoir?
Ehhhh, c'est assurément meilleur que les deux premiers tomes, mais pas tant que ça. J'aime qu'on mette en scène un sculpteur qui doive trouver la perfection. Mais j'ai trouvé l'album beaucoup trop moralisateur et gnangnan, et les conversations entre Léandre et Zeus parfois ridicules.
Au moins, l'album a su se démarquer des deux premiers.
Je trouve déjà original qu'Oracle parcourt le monde à raconter ses aventures ou plutôt ses histoires, le petit roi consulte Zeus pour protéger son île et son peuple parce qu'exclu de la ligue. Ce dernier lui lance un défi des plus inattendu, dont je n'ai pas compris réellement le sens. Le scénario de ce troisième volet est un peu faible à mon goût mais le dessin est toujours aussi réussi et magnifique, les couleurs également. Les jonctions entre le monde et l'Olympe toujours aussi géniales.
Ce qui me plaît moins dans cette série, comme dans le tome 2 d'ailleurs, c'est que les dieux sont trop humains, une blessure oui, mais une convalescence en plus, c'est un peu trop, alors que dans "La Pythie" malgré le jeu de l'héroïne, on pouvait pendant tout le volume penser qu'elle réussirait sa vengeance, mais non, les Dieux ont gardé leur suprématie, leur supériorité et surtout leur divinité. Le premier volet de cette série reste pour moi le meilleur pour l'instant.
Pas emballé du tout par cette histoire un brin ennuyeuse et sans réel panache à mes yeux. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'intrigue et j'ai peu accroché avec le personnage. Je trouve les dessins moins aboutis que les premiers volets de la série même s'ils restent tout à fait corrects. Le concept qui consiste à conter les aventures d'un humain face aux dieux reste intéressant mais ce tome 3 m'a clairement laissé sur ma faim.
Cette série me permet de me remémorer les livres de comtes et légendes que je lisais, enfant. Pour moi il y a de la magie, le dessin m'emporte, en un mot je suis fan. Moins de guerre, plus d'humanisme, "Le petit Roi" a une vraie place dans la série.
Génial ce tome 3 ! Pas tout à fait dans le suite directe des deux précédents car on y voit peu de batailles ou de duels, mais toujours centré autour d'un simple humain qui se dresse face aux dieux. Le personnage de Zeus est exploité magistralement et c'est vraiment respectueux de la tradition. Le héros est un personnage auquel on peut s'attacher, contrairement aux tomes précédents, car il agit pour protéger les siens et non par vengeance. Bref un excellent volume, plus introspectif et philosophique. Une réussite.