D
ans la France de la Restauration, Charlotte de Saint-Hubert est ruinée et contrainte de monnayer ses charmes pour subvenir à ses besoins. La jeune aristocrate déchue entrevoit toutefois la possibilité de se refaire grâce à une nouvelle loi sur l'indemnisation des émigrés, à savoir les familles nobles qui ont quitté le pays au moment de la Révolution et dont les biens ont été confisqués. Alors qu'elle cherche à faire valoir ses droits auprès de l'État, Charlotte constate qu'elle a été devancée.
Le deuxième tome de cette saga familiale emmène à nouveau le lecteur dans les lieux de décision du monde de la finance, tels que la Bourse parisienne ou la banque Rothschild, mais aussi au cœur de l'Algérie nouvellement conquise. À travers les différents protagonistes, les scénaristes illustrent subtilement le cynisme et la perfidie des acteurs du secteur financier, prêts à tout pour parvenir à leurs fins.
Pierre Boisserie et Philippe Guillaume, déjà aux commandes de la série Dantès, proposent un récit dense et rythmé s'inscrivant parfaitement dans le contexte historique. Parfois, les nombreuses ellipses de la narration entravent cependant quelque peu la compréhension de l'intrigue. Graphiquement, le dessin dans un style semi-réaliste de Julien Maffre sert bien le scénario, même si l'ensemble peut paraître assez inconstant. Les couleurs sont, quant à elles, très sobres, voire un peu ternes.
Ce deuxième opus, qui clôt le premier cycle de la série, constitue au final un récit d'aventures de bonne facture qui devrait séduire un large public, mais risque de laisser les amateurs de questions financières sur leur faim.
(7/10: bien)
Avec cette série, on découvre comme les affaires politico-financières, ne datent pas du XXieme siècle mais ont réellement débutées dès la création des banques privées après la révolution française.
Le 1ier album suit le coup de bourse "James de Rotschild", qui manipula les informations venant de la bataille de Waterloo pour créer la panique parmi la bourse londonienne, et ainsi tirer les cours des actions à son avantage.
Ce 2nd tome suit les Saint Hubert, famille noble qui avait fuit la France au moment de la révolution, mais revint à Paris au moment de la Restauration (les monarchies européennes ont battu Napoléon, et rétablissent en France une monarchie, constitutionnelle, avec à sa tête Louis XVIII, frère de Louis XVI).
La restauration, ainsi que le développement de l’ère industrielle et des chemins de fer, vont être l'occasion pour les affairistes de chercher à faire coïncider les intérêts publics avec leurs intérêts privés.
Le sujet pourrait paraitre aride, mais le scénario est très bien mené. Le style graphique, précis mais sans loudeur, accompagne parfaitement l'histoire.
Avis pour le T1 et 2
Le scénario de ce premier cycle s'étale donc sur plus de trente ans, de 1815 avec la défaite de Waterloo à 1848 et l'abdication de Louis-philippe.
Cette large période permet à l'histoire d'avoir le temps de prendre son temps et de ne pas accumuler les rebondissements trop rapidement. Outre la période historique, les auteurs ont la bonne idée de nous faire traverser la manche pour passer des décors londonien au Paris pré seconde république.
Retournements de vestes, trahisons, enrichissements, ruines, etc., c'est dans la veine des grandes sagas familiales ou rien ni personne n'est épargné mais le tout sur un fond historique intéressant.
Côté dessin, Julien Maffre avec un dessin semi réaliste fait bien le job même si certains visages sont qq fois particuliers ; le trait est vif et maitrisé surtout pour la gente féminine et les personnages sont expressifs. Le vieillissement des personnages est également réussi sur l'ensemble des 2 tomes.
Au niveau colorisation elle est très agréable dans l'ensemble mais manque de nuances (trop d'aplats) et contraste pour mettre encore plus en valeur le travail de julien Maffre.
Le cahier final où les scénaristes apportent des compléments historiques est un vrai plus.
Au final, La Banque s'avère être une série plutôt bien foutue, au scénario bien ficelé et qui permet d'appréhender le monde économique du 19è siècle (sans rentrer trop dans le détail) sur fond d'histoire de famille façon les maîtres de l'orge.
Un tome 2 tout aussi remarquable.
Une saga en tout point haletante où se mêle grande et petite histoire.
Une authentique réussite.
10/10