L
’impossible a eu lieu. Ásgard, le royaume des Ases, est tombé. Le banni Hermód est le seul survivant de son peuple. Grâce au manteau qui lui permet de voyager sur chacun des neuf mondes, il a échappé à ses ennemis. Toutefois, avec sa compagne Gunhild et les vikings conduits par Alrik, il se retrouve en terre inconnue. Le groupe est rapidement assailli par Freyja et ses walkyries – elles aussi projetées dans cette contrée – qui reprochent à Odin cet exil forcé. Pendant ce temps, les elfes blancs, alliés aux géants et aux nains, entament leur conquête de Midgard. Comment les dieux ont-ils pu être exterminés ? Pourquoi le plus grand d’entre eux n’a rien vu venir ? Hermód et sa petite troupe ont intérêt à faire la lumière sur ces mystères s’ils veulent stopper la terrible armée qui s’apprête à conquérir Yggdrasil.
Bien que le premier tome ait été bien souvent salué pour sa qualité, le public n’a pas suivi. Sylvain Cordurié a tout de même été autorisé à boucler l’aventure, et le moindre que l’on puisse dire, c’est qu’il s’en sort admirablement bien. Loin d’une fin expédiée à la va-comme-je-te-pousse, il délivre une seconde partie passionnante. Bien sûr, le foisonnement des idées, des événements et des protagonistes laisse clairement apparaître que les développements auraient pu être nombreux. Cependant, au final, la solidité de l’intrigue et de son déroulement laisse plutôt penser à un diptyque touffu qui aurait mérité plus de volumes, qu’à une série rabotée.
Avec cette conclusion, le scénariste a mis un grand coup de pied dans la fourmilière. Il se sert allègrement de la mythologie et du folklore nordique (les occupants de sept des neufs mondes, les nornes, Fenrir, Hel, Siegfried,…) pour se les réapproprier dans un complot à l’échelle de l’univers (l’Arbre du Monde) et il plonge des figures bien connues dans des situations plutôt originales. Sur un rythme intense, tout en sachant ménager des espaces nécessaires aux explications , la narration tient en haleine jusqu’au dénouement où l’auteur livre sa propre interprétation du Ragnarök.
Le dessin de Drazen Kovacevic n’est pas pour rien dans le sentiment de plaisir qui se dégage de la lecture. Il donne réellement vie à l’imaginaire de son compère tant à travers ses décors attrayants que ses personnages bien caractérisés et expressifs. La qualité du découpage et la variété des cadrages procurent ce qu'il faut de dynamisme et de fluidité. Aux couleurs, Simon Champelovier participe pleinement à la création des ambiances, sans jamais étouffer le trait du dessinateur.
Prévu en quatre actes, Walkyrie n’en aura eu que deux pour se développer, mais n’en demeure pas moins une épopée haute en couleurs, habile et réussie.
La chronique du tome 1
Superbe album !
scenario et dessin en symbiose total !! un très grand final bref, j'adore :)
et je recommande chaudement !