L
’an 1250. Le templier Thibault de Blancheroche est fait prisonnier par les musulmans à la bataille de Fariskur, en Égypte. Torturé, il refuse pourtant de renier son Dieu et gagne ainsi le respect du sultan. En guise de récompense, celui-ci ne lui tranche pas la tête mais l’abandonne dans le désert. Sa volonté farouche de survivre va lui permettre de s’en sortir. Deux ans plus tard, la position des Francs en Terre Sainte est des plus précaires. Les puissances occidentales, y compris la papauté, se désintéressent des croisades. Les caisses du Temple sont vides. L’ordre décide de lancer une expédition pour retrouver le Saint Graal afin de restaurer la foi. Thibault de Blancheroche en assume le commandement. Près de cinquante ans plus tard, les états latins d’Orient sont perdus mais les moines-guerriers croulent sous l’or. Cela attise la convoitise du roi Philippe le Bel.
Ce deuxième opus de la série concept Complot s’attaque à une question qui ne cesse d’inspirer auteurs et scénaristes de tout bord : le fameux trésor des Templiers existait-il et, dans l’affirmative, d’où venait-il ? Alcante échafaude une théorie plutôt intéressante. Bon, difficile d’en dire plus sans risquer de dévoiler le mystère. Bien entendu, il faut faire fi de quelques incohérences. Cependant, en se laissant porter par la qualité de la narration qui, à travers plusieurs sauts temporels, offre moult événements, chacun pourra se laisser prendre à un solide suspens qui court au moins jusqu’au dernier tiers de l’album. La fin s’attachera aux circonstances de la mort du souverain maudit et au devenir des protecteurs du trésor.
Pour la mise en images, le scénariste a trouvé un compagnon idéal pour créer l’atmosphère de ce récit : Brice Cossu livre une partition de qualité où il se révèle aussi à l’aise pour les décors que les personnages. Inspiré dans son découpage et ses cadrages, le dessinateur propose un trait réaliste bien encré très agréable.
La fin des templiers est assurément un divertissement réussi.
Le trésor des templiers ... Effectivement on en parle souvent ... Les auteurs ont une théorie toute particulière qu'il est intéressant de lire. La lecture de l'album est faite pour qu'on se pose des questions. La construction du récit est donc excellente. Bien entendu il faut accrocher avec le thème et avec les libertés imaginatives du scénariste quant aux évènements historiques. Mais tout cela est bien fait, bien raconté même si le tout est un peu trop dense. Les évènements s'enchainent rapidement, extrêmement bien servis par un beau dessin vivant et très dynamique. La recherche de mise en page faite parfois sur une double page apporte énormément de punch au récit. J'ai accroché et apprécie cette saga composée à chaque fois de one shot. A découvrir !
J'aime bien le principe de la série, où différents éléments historiques sont reliés pour en expliquer d'autres. Dans l'ensemble, c'est un bel album que celui-ci. J'apprécie également les passages d'une scène à l'autre presque sans transitions, avec une explication ultérieure par laquelle tout s'éclaircit. "La fin des templiers" est la preuve qu'une narration à la chronologie linéaire peut s'accompagner d'une forme de subtilité. En ressort néanmoins une impression d'artificialité à cause du rythme trop élevé à mon goût, comme si les auteurs avaient voulu tout traiter en trop peu de pages. Intéressant donc, mais gare au raz-de-marée.