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uand on pense « Marvel », ce sont d’abord les Vengeurs et les X-Men qui viennent à l’esprit, popularité oblige. Loin derrière, les Gardiens de la galaxie sont souvent relégués à l’arrière-plan… Une injustice que la récente projection sur grand écran de l’adaptation cinématographique de James Gunn pourrait bien effacer, tant son long métrage rencontre un succès à la fois populaire et critique. Pour Panini, l’occasion est évidemment très belle de remettre en lumière les comics qui se déroulent dans ce qu’il convient d’appeler l’univers cosmique de Marvel.
Pour le néophyte, l’entrée en matière de ce premier volume est quelque peu ardue. La faute, probablement, à un background largement méconnu et des rappels relativement nombreux à des épisodes passés. Si cette gêne n’a rien de rédhibitoire, un petit topo en introduction aurait, de la part de l’éditeur, témoigné d’un intérêt appréciable pour le confort du lecteur. Passons et entrons dans le vif du sujet : qu’est-ce qui caractérise ce titre ? Pas mal d’action, des personnages hauts en couleur, de l’humour parfois étonnamment subtil, quelques gros gags plus basiques, un suspense savamment entretenu… Mais encore ? Sûrement une intrigue qui ne se contente pas de rejouer indéfiniment le jeu de l’opposition entre méchants et gentils, avec au cœur du propos une alliance pouvant paraître contre nature entre des défenseurs du bien et des criminels repentis. L’aspect politique a son importance également. Leur mission consiste à protéger le monde contre toutes sortes de menaces extérieures, qu’elles soient le fait de cultes obscurs ou d’envahisseurs en puissance. Malgré des intérêts communs, la cohabitation au sein de l’équipe ne se fait pas sans peine pour des héros qui se connaissent finalement très peu et ont par ailleurs beaucoup de mal à trouver une légitimité aux yeux d’autres acteurs de l’univers, à commencer par des délégations de diverses races qui se rassemblent dans un lieu appelé « nulle part » pour dialoguer… parfois à coups de poing s’il le faut. Bref, dans ce monde de brutes, la diplomatie et les relations interpersonnelles sont essentielles. Il est bon de voir dans une création à ce point loufoque et extravagante que le réalisme a tout de même droit de cité, offrant ainsi un juste équilibre entre franche rigolade et réelle teneur dramatique.
Bénéficiant d’un graphisme coloré et dynamique, ce premier volume des Gardiens de la galaxie pose bien les enjeux de la saga, avec ce qu’il faut d’éclairage sur le fonctionnement d’un univers reposant en grande partie sur les trames temporelles et les liens de causalité. Affaire à suivre, en espérant un développement aussi bien ficelé que cette goûteuse entrée en matière.
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