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rappée par un mal inexpliqué, une partie de la population américaine se transforme progressivement en loups-garous. Rapidement, les grandes métropoles deviennent incontrôlables. Seules les petites villes parviennent à résister et à se fortifier. Toutefois, avec des déplacements rendus pratiquement impossibles, se nourrir ou se soigner devient vite problématique. De plus, passée la rage irréfléchie, les monstres s’organisent et comptent bien faire tomber les derniers bastions des survivants.
Les éditions Soleil sortent leur "French comic" : un survival en noir et blanc, au format des œuvres d’outre-Atlantique. Bien sûr, pour beaucoup, le fantôme de Walking Dead sera vite invoqué, d'autant plus que l'intrigue se déroule aux États-Unis. Il est clair que l’on se trouve dans la même catégorie, mais comme peuvent l'être le whisky et le bourbon : proches, mais dissemblables. La différence fondamentale provient du fait que Jean-Luc Istin n’utilise pas des bestioles décérébrées. Les lycanthropes sont avant tout des hommes. Ils assument foncièrement leur nouvelle condition de prédateur et, tout en gardant la réminiscence de leur vie antérieure, ils perdent toute empathie pour autrui. Dans leur état normal, il est impossible de les distinguer des non-infectés, ce qui leur offre la possibilité de s’infiltrer au cœur des résistants.
L’attrait de World War Wolves tient aussi à l’habilité de la narration. Élément incontournable pour la réussite d’un récit de ce genre, la psychologie des personnages est bien définie. De plus, l’histoire chorale offre des situations et des profils variés. Le romancier John Marshall semble bien démuni pour faire face à la situation et rassurer sa famille sur le point d’exploser. Malcom Spolding vit à Rikers Island, un immense pénitencier servant de garde-manger aux loups de New York. Jeremy Lester est un guitariste de blues aveugle que l'armée sollicite pour son handicap qui lui a permis d’affiner ses autres sens : il serait capable de discerner la vérité du mensonge. Tout en suivant leur destin, l’auteur utilise des coupures de presse, des articles de blogs ou de sites internet et des extraits de reportages télévisés ou de carnets intimes pour étoffer l’atmosphère et le contexte.
Kyko Duarte, déjà complice du scénariste sur deux tomes de la série Elfes, s’est parfaitement emparé de l’aventure et du format. Son découpage et son cadre cinématographique amènent force et dynamisme tandis que les émotions sont palpables. Enfin, le travail d’Ellem (Laurence Istin) sur les niveaux de gris n’est pas étranger à la qualité du rendu.
Même si des critiques ne manqueront pas de surgir pour dénoncer l’exploitation de l’effet Walkind Dead, World War Wolves possède sa personnalité et ses spécificités, ce qui en fait bien plus qu’un simple succédané de l’œuvre de Kirkman.
Une série apocalyptique à la Walking Dead où les morts vivants font place à des loups-garous dont la matière grise est bien plus évoluée. Un scénario rondement mené et de très bon dessins (brillamment soutenus par une colorisation en nuance de gris) donne à l'ensemble une tension extrême. Des personnages charismatiques et un suspens crispant nous offre une série qui promet. Excellent 1er tome, je me prépare à dévorer le second.
Pour ma part j'ai accroché dès ce premier album et suis pressé de lire la suite.
A première vue la comparaison avec WD est normale, pourtant à aucun moment pendant la lecture je n'y ai pensé. Je suis facilement rentré dans ce nouveau monde.
Je trouve l'histoire intéressante et la relation lycanthropes / humains amène une dimension supérieure qu'il n'y aura jamais dans WD. Les possibilités sont donc plus variées et plus intéressantes.
Voilà un petit nouveau dans la série "survival horror" cette fois-ci pas de zombie mais des lycanthropes, l'idée est pas mal, mais j'ai trouvé ce premier tome un peu cours. Vivement le second.