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ne femme se tient la tête à deux mains. Peut-être pleure-t-elle en silence, tandis que son café matinal refroidit sur la table. Assis en face, son compagnon a le regard fixe, lointain, l’esprit perdu dans les étoiles, comme l’atteste son costume de spationaute. La légende ? « Bien sûr que j’écoute ». Cette illustration servant de couverture au présent recueil résume bien la manière dont Asaf Hanuka met en scène son quotidien, au long des quatre-vingts planches composant ce second opus des aventures très ordinaires de l’auteur israélien.
Sorti en juin 2012, le premier volume frappait surtout par le léger décalage qu’offrait sur notre monde contemporain le point de vue inusité depuis Tel Aviv. Ce second volet reprend les mêmes ingrédients : saynètes familiales, introspections personnelles, réactions à l’actualité, réflexions ontologiques… mais laisse plus de place aux considérations domestiques et aux crises intimes qui animent le narrateur. Déboires conjugaux, arrivée d’un deuxième enfant, quarantaine mal vécue, plus quelques difficultés financières et problèmes de santé, tout cela occupe fort notre héros, si banal en apparence, mais sans complaisance facile envers lui-même.
Graphiquement, mises à part quelques rares scènes un peu faibles et visiblement bâclées – la pression des délais de bouclage du magazine auquel sont destinés ces récits, sans doute – l’ensemble demeure de haute tenue, probablement encore un ton plus haut que l’album précédent, avec toujours cette alternance de gaufriers et de pleines pages, ce trait précis et vif, ces couleurs tranchantes, et ce mélange réjouissant de cynisme désabusé et d’humour salvateur. La façon dont il croque les addictions si actuelles aux gadgets technologiques et aux faux-semblants des réseaux dit sociaux est à cet égard particulièrement heureuse. Mention spéciale également à sa vision subtile et ironique du festival d’Angoulême.
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