L
a bataille du ciel fait rage. Max est parachuté comme espion en Pologne avec pour mission d'endosser l'identité d'un pilote allemand. À l'image de la Peau de Chagrin justement citée par Hanna, le Reich s'approche inexorablement du néant. Dans un sursaut qui fleure la dernière chance, il rivalise d'ingéniosité pour opposer de rares bombes technologiques volantes au le rouleau compresseur allié et envoie des gosses au combat pour remplacer les adultes tombés. Max va devoir bientôt faire face à son ancienne amie, devenue une proie. La case d'ouverture représentant une Ève à la croix gammée tendant une pomme à un GI Adam serait-elle une prémonition ?
Dans leur célèbre Rubrique à Brac, Gotlib et Goscinny détaillaient avec justesse la notion de cliché. Dent d'Ours est une démonstration de ce concept. Les ficelles sont attendues : le jeune juif (inévitable depuis Mon Ami Fredéric) qui voit ses amis s'éloigner attirés par le chant des sirènes nazies, la ravissante résistante peu farouche, le garçon manqué intrépide qui fusionne avec l'archétype de la froide walkyrie. Et pourtant, il est facile de se laisser entraîner dans ce récit d'amitiés contrariées. Hanna séduit. Véritable Ange Bleu, elle symbolise un canon aryen à la Leni Riefenstahl : une beauté glacée qui n'a peur de rien ni de personne, une sportive accomplie qui se lance d'innombrables défis. Elle est le personnage phare du récit, celle qui a la plus grande part d'ombre tout en ayant la plus folle vitalité. Dans ce second tome, le titre, Dent d'Ours, prend son sens, avec le flash-back de l'origine du talisman, né de la fascination d'Hanna pour les rites païens.
Instructif, bien documenté et admirablement servi par une belle ligne claire, Dent d'Ours a le charme d'un Vent qui se lève.
lien vers la chronique du tome 1
1944. Tuchola (Poméranie).
Alors que des bombardiers britanniques Halifax lâchent leurs chapelets de bombes sur un lieu où les nazis testent leurs armes volantes les plus secrètes, un DC-3 a pour mission de larguer un agent spécial attendu par la résistance polonaise, l’Armia Krajowa. Il a pour mission de supprimer une femme… Et quelle femme ! Probablement la meilleure pilote nazie, capable de voler sur n’importe quel engin fut-il à réaction !
Critique :
Yann poursuit son scénario avec, cette fois, au centre de l’aventure, Hanna. Hanna qui a su s‘imposer dans le milieu très machiste de l’aviation grâce à ses incroyables talents de pilote. Elle représente un danger considérable pour les bombardiers alliés qui cherchent à anéantir la base nazie où l’on règle les armes volantes qui doivent assurer aux fidèles d’Adolf, le petit moustachu végétarien buveur d’eau claire, la victoire finale. Très bien documenté, l’auteur a su créer une fiction qui, à défaut d’être vraie, est rendue plausible par son talent… Magnifiquement épaulé, une fois de plus, par Henriet qui redonne à la ligne claire toutes ses lettres de noblesse. Quant aux couleurs, elles contribuent largement à mettre en valeur paysages, personnages et machines.
J’ai bien aimé ce second tome. L’histoire prend un peu plus de temps pour se mettre en place mais c’est pour notre plus grand plaisir. Il est vrai que les choses sérieuses commencent. Les personnages ne nous laisseront pas insensibles. Certes, le trio amoureux n’est pas une chose nouvelle. Cependant, on succombe quand même. Les scènes d’action sont assez spectaculaires.
Pour la partie historique, on découvre à quel point les allemands avaient conçus des avions en avance sur leur temps à la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui était perdu perdue pour eux. Mais il est vrai que l’aéronautique sert de prétexte à une aventure humaine beaucoup plus grande et complexe qu’il n’y parait. Bon à savoir : Hanna Reitsch a réellement existé. Les personnages sont réellement attachants.
Du côté du dessin, j’observe une assez bonne homogénéité. Oui, c’est classique mais il n’en demeure pas moins avec beaucoup de charme. J’ai même trouvé du dynamisme dans les scènes de combat aérien.
Un second tome très efficace.
Un deuxième tome d'aussi belle qualité, bien que l'intrigue principale soit tout de même relativement lente à se mettre en place. Mais c'est pour mieux laisser place au développement des personnages, qui ne nous laissent assurément pas insensibles, à l'image la belle Hanna et de la scène aux splendides couleurs dans la grotte au crâne d'ours.
Enfin la suite. Histoire toujours aussi prenante avec un petit clin d'oeil à "jules et Jim " entre hanna et ses 2 prétendants. De plus l'album est peuplé d'avions (engins volants) qu'on dirait sortis de l'imagination de l'auteur mais qui semblent êtres des prototypes nazis réels.la dernière case nous donne envie de lire la suite avec une bien jolie héroïne. 4 sur 5
Deuxième tome tout aussi réussi que le premier.
J'accroche vraiment sur cette série tant pour les dessins que pour l'histoire.
Le rapport entre ces trois amis d'enfance est très intéressant d'autant plus que l'on en apprends d'autant sur le côté historique que de leur relations, qui les opposent étant adultes. Je vous le conseille sans hésiter.