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écemment installé dans la banlieue de Séoul, Min-Ho Choi, dessinateur, a décidé de louer une parcelle pour cultiver son potager et offrir à sa jeune épouse enceinte les meilleurs aliments possibles. Mais quand on est grassouillet et qu’on n’y connaît rien, l’entreprise devient un vrai défi. Entre les précieux conseils d’autres jardiniers et Dame Nature qui l’emporte toujours, le néophyte découvre et apprend les joies, déconvenues et aléas de cette paisible activité. Pour lui, une oasis de quiétude s’est ouverte au sein de la grisaille urbaine.
Moi, jardinier citadin s’appuie sur l’expérience personnelle de l’auteur pour narrer le phénomène du retour à la terre en pleine ville, avec ce qu’il implique de nécessaire apprentissage et de soumission aux impondérables climatiques. Empreint d’optimisme, le récit se révèle à la fois un brin naïf – il n’y aurait rien de tel que d’ameublir, bêcher, biner, sarcler, arroser son lopin et ses plants – et touchant, par le parallèle avec la vie qui grandit et fleurit dans le ventre de la femme du héros, tout en pointant du doigt de nombreuses problématiques actuelles. Ainsi est-il question de l’usage abusif de produits chimiques sur les cultures et de leur épandage qui impacte inévitablement les plantations voisines, mais aussi des objectifs de rentabilité et de productivité que s’imposent certains cultivateurs. Nos cadres de vie moderne et nos modes de consommation à outrance sont également dénoncés en filigrane. Contrebalançant ces points négatifs, la solidarité entre experts et débutants à la main verte, comme le partage des récoltes qui (re)crée des liens sociaux, vient témoigner des bienfaits que peut dispenser le jardinage. Le dessin de Min-Ho Choi véhicule parfaitement son propos. Quasiment caricatural quand il s’agit de camper les différents personnages, il devient d’un réalisme et d’une précision extrêmes pour représenter les végétaux, dénotant par là toute l’attention et tout l’amour portés à ceux-ci. La colorisation à l’aquarelle apporte une touche des plus agréables, les verts des légumes chassant les gris et bruns de l’environnement urbain.
Plaisant, abordant un thème actuel et interpellant, Moi, jardinier citadin offre une véritable respiration champêtre à l’ombre des buildings. Difficile de ne pas se laisser tenter par l’aventure potagère après cette lecture.
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