A
près quatre semaines de grève, Fantasio, qui se plaignait d'être traité comme un fantaisiste au sein des aventures de Spirou et Fantasio, s'octroie, avec son fidèle ami, quelques jours de vacances. Aucun programme à l'horizon. Au volant de la Turbotraction I, les deux compères ont décidé de filer vers le sud et de se laisser porter par les événements. Las. Un roi du pétrole, le fameux Ibn-Mah-Zoud, va se dresser en travers de leur chemin.
Publié à partir du numéro 1023 du Journal de Spirou, daté du 21 novembre 1957, Vacances sans histoires est une des histoires courtes réalisées par Franquin entre deux grands récits de Spirou et Fantasio. C'est surtout la dernière aventure qu'il dessine seul en cette fin des années cinquante. Juste après suivra La Foire aux Gangsters qui marquera l'arrivée de Jidéhem aux décors et le début de l'atelier comptant aussi Roba dans ses rangs.
Vacances sans histoires est le quatrième opus des VO à la mode Dupuis. Il illustre les limites du concept. Si l'enthousiasme et la sincérité de José-Louis Bocquet et Serge Honorez ne sont pas à remettre en cause, et sont palpables au travers de leurs commentaires, il faut reconnaître que la volonté de vouloir absolument commenter chaque page finit par tourner à vide. En voulant éviter à tout prix de se répéter par rapport aux volumes précédents, les auteurs donnent l'impression de souvent meubler. Surtout, contraints par leur postulat "une planche, un commentaire", ils semblent passer à côté du principal objectif de Franquin dans ce scénario : introduire la nouvelle Turbotraction. Les coulisses de sa création paraissent oubliées par l'ouvrage, et restreintes au strict minimum syndical. De plus, et malheureusement pour eux, les nombreuses erreurs de typographie parsemant ce livre n'aident pas à relever le niveau.
Quant à l'histoire en elle-même, la recolorisation par Frédéric Jannin, sous la surveillance pointilleuse d'Isabelle Franquin, a pour principale qualité de rendre à la Turbotraction I sa véritable couleur bleue par rapport à la version album. Elle paraîtra pour le moins anecdotique pour l'ensemble des lecteurs. Reste le réel intérêt de cette collection : les planches originales en fac-similés. Si le format ne leur rend pas totalement hommage, elles sont la principale raison d'achat, pour les amateurs, de l'album.
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