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ublier des carnets personnels, oser se dévoiler, se laisser aller en proposant des dessins lâchés, libres... Guillaume Bianco met de côté, pour un instant, ses séries phares. Ici, il ouvre une part de son monde intérieur et partage un de ses troubles les plus intimes : les nénés des filles.
Le dessinateur de Zizi Chauve-souris s’épanche à travers plus de cent quatre-vingts pages sur les attributs mammaires de la gent féminine. Premiers émois prépubères, timides explorations d’adolescent et conseils d’expert, il se raconte, affabule beaucoup et, en fin de compte, peine à boucler son ouvrage. En effet, malgré les remarques répétées de son mentor, Lewis Trondheim pour ne pas le nommer, l’auteur navigue à vue sans but précis. Résultat, un peu d’humour ici ou là, quelques stigmates plus ou moins reluisants et beaucoup de gaudriole, malheureusement plus proche de la pochade que de la grivoiserie, rendent la lecture passablement vaine. Là où Fred Neidhart, Fabcaro, voire Joe Matt arrivent à utiliser leurs fantasmes ou leurs histoires personnelles pour construire des récits révélateurs, le regard de Bianco reste figé au niveau de la poitrine de ces dames. Planche après planche, les situations se répètent et laissent tout le monde - scénariste, directeur de collection et lecteurs compris - sur sa faim.
Sans réelle tenue - même les illustrations à la construction dépouillée (pour ne pas dire inexistante) manquent de piquant -, ces Carnets secrets auraient peut-être gagné à le rester. Vivement le prochain tome de Billy Brouillard.
Je vais être très généreux dans les formes pour mettre une note à 4 étoiles. Généralement, je suis bien plus sévère notamment avec ce genre de sujet assez racoleur sur les attributs féminins. En effet, qui n'aiment pas les saints ?
On aura droit à une analyse assez détaillée de la part de l'auteur qui ne tombera pas dans la vulgarité. Cela reste assez bon enfant même si c'est parfois assez osé. C'est l'été et cela passera bien pour une lecture en format de poche sur une plage bondée de bikinis en tout genre.
Le style est assez hilarant à l'image d'un trait parfois irrégulier notament sous le coup de l'émotion qui s'empare assez souvent de notre auteur. J'ai adoré toutes ces anecdotes assez croustillantes.
Maintenant, les pinces sans rire pourront trouver cela graveleux et machiste mais il n'en n'est rien. Les situations sont cocasses et il y a plutôt de l'espièglerie. A noter également les petites interventions de Lewis Trondheim qui m'ont fait marrer.
Au final, un pari réussi de la part de l'auteur.
Je connaissais pas du tout Guillaume Bianco et c'est presque par hasard que je suis tombé sur son carnet sobrement intitulé "Les seins" ("édition Delcourt, collection Shampoing")
Intrigué par le titre et très intéressé par le sujet (je possède d'ailleurs pas mal d'ouvrages dédiés à ces superbes attributs féminins, j'en ai d'ailleurs peut-être parlé ici ou là), je me suis rué vers sa lecture.
Et je me suis beaucoup amusé et j'ai vraiment ri aux déboires de Guillaume Bianco. Ses souvenirs sont très drôles, sentent le plus souvent le vécu -on l'aimerait bien en tout cas-.
Avec ces carnets, on est certes bien loin de la bd pour adultes et Guillaume Bianco évoque sur un ton très humoristique ses rapports avec la poitrine, le plus souvent opulente de la gente féminine depuis sa plus tendre enfance, le tout entrecoupé d'intervention assez cassante d'un certain Lewis Trondheim, directeur de collection de je ne sais plus quel éditeur....
Amusant, sans prétention aucune mais d'une lecture très divertissante, je manquerai à tout mes devoirs si je ne vous conseillerai pas ce petit ouvrage.