Paris, 1967. En pleine guerre du Vietnam, André, journaliste communiste d'origine vietnamienne, est approché par deux agents du Kremlin. Ils l'engagent pour réaliser un reportage de propagande auprès des Vietcongs. Militant depuis longtemps, André n'hésite pas à partir pour ce pays qui l'a vu grandir. Là-bas, son combat politique se mue peu à peu en une terrible quête identitaire.
Voilà le pitch de l’éditeur, qui est aussi le déroulement in extenso de l’histoire racontée par Allan Barte. À la base, il y a l’intérêt suscité par une couverture qui annonce un mix assez original entre récit de guerre et dessin absolument pas réaliste, un peu à la façon d’un Lewis Trondheim. Et puis une belle mise en couleur, lumineuse, propice sans doute à dépeindre un Vietnam que l’on imagine baigné de soleil, même s’il est davantage synonyme d’accablement que de farniente, d’humidité que de douce brise. Les premières pages font bonne impression, avec un personnage qui, avant tout, se cherche une identité au-delà de son métier de reporter. Les dialogues très second degré font le reste, apportant une touche de légèreté qui n’altère pas le propos très sérieux qui sert de toile de fond.
Une fois arrivé sur les lieux de ses futures investigations, André doit s'adapter, et cette acclimatation s’accompagne de changements dans sa personnalité, dans sa manière de se comporter. Et c’est sûrement à cet instant que les choses se brouillent, que l’auteur risque de perdre l’attention de son public. Cette évolution, en effet, est extrêmement rapide, pour ne pas dire précipitée. Les causes en sont évoquées, mais pas traitées en profondeur. À la clé, un sentiment de précipitation qui ne permet pas de goûter pleinement à un scénario qui, pourtant, partait sur de bonnes bases.
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