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organe intrigue pour faire tomber le roi Arthur. Elle s’allie aux Saxons en leur promettant que son fils Mordred, qui grandit très vite grâce à la magie, les mènera à la victoire. Pendant ce temps, à Camelot, le rêve du roi s’étiole. Les rumeurs vont bon train et, dans l’inaction, même les chevaliers doutent. Car la cour est suspendue à l’état de santé de Lancelot, que Guenièvre et le monarque n’ont de cesse de veiller. Le héros est plongé dans le monde des songes dont il ne peut ou ne veut sortir.
Jusqu’au tome précédent, la dualité de Lancelot n’avait pas encore une grande influence sur le cours du récit. Des signes de basculement sont apparus et vont trouver sens dans ce final enlevé et prenant. Finalement, tout est si simple et si compliqué. Les éléments déclencheurs proviennent d’émotions bêtement humaines : la haine, l’amour, le doute, la passion ou encore la jalousie. Des sentiments élémentaires et primaires non maîtrisables qui écartent tous les plans, les stratagèmes et les visions, mêmes ceux des plus puissants. Lancelot, dans son incapacité à gérer la charge émotionnelle liée à la coexistence de deux êtres en lui, sera le catalyseur de tous les espoirs et les déceptions, provoquant la fin du royaume fantasmé par Viviane et Merlin.
La montée en puissance de cette œuvre provient également de l’évolution du graphisme d’Alexe. Fini le dessin au trait rigoureux mais un peu froid et figé du début. Place à des planches extrêmement attrayantes qui cherchent moins à montrer qu’à évoquer. Les ambiances sont joliment rendues grâce à des décors précis ou plus vagues suivant les besoins, ainsi qu'au beau travail sur la lumière. Les personnages sont bien caractérisés et bénéficient de jeux de regards séducteurs. Enfin, une agréable sensualité s’invite au détour de quelques cases.
Une belle conclusion pour une série qui, si elle ne révolutionne rien, mérite amplement que l’on s’y attarde.
La chronique de tome 3
La chronique du tome 1
Ce dernier tome de Lancelot est à l'image de sa couverture, bien sombre ! C'est sur que le tirage de tête doit mettre plus en valeur les dessins d'Alexe. Ce doit être magnifique comme le prouve la dernière page de croquis.
L'histoire suit son cours et se conclut dans le respect de la légende, le mythe revisité retombe sur ses pieds. Cela se lit sans déplaisir. Au total une série de bonne facture qui a vu la naissance d'une grande dessinatrice que l'on attend impatiemment sur des scénarios plus modernes.