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urprise ! Après quelques années sans nouvelles, Geronimo frappe à la porte de son vieux copain Benji. Les retrouvailles se font tout naturellement, même si ce dernier est cependant passablement décontenancé par cette subite réapparition. Si Manu – c'est ainsi qu'il se fait appeler maintenant – refait surface, c'est parce qu'il tente de recoller les pièces de son passé et qu'il a besoin d'informations. Mais, avant d'aller plus loin, il va d'abord raconter ce qui lui est arrivé depuis qu'il a pris la tangente.
Après trois tomes parus aux éditions Dupuis, Joub et Étienne Davodeau relancent leur série commune chez Vents d'Ouest. Toujours porté par la volonté des auteurs de centrer leurs propos sur l'humain, ce retour manque néanmoins de piquant. Le scénario se révèle bien faible et, surtout, cousu de fil blanc du début à la fin. Quelles que soient les épreuves auxquelles Geronimo fait face, un coup du sort providentiel ou une coïncidence bien pratique vient à sa rescousse. Certes, un héros se doit d'avoir une bonne étoile pour se sortir du pétrin, mais, dans le cas présent, c'est toute une constellation qui semble veiller sur sa destinée ! De plus, le nœud et le déroulement de l'intrigue restent très banals et sans surprise. Même si les considérations sociales habituelles des co-scénaristes sont bien présentes, le synopsis reste d'une platitude consternante.
Graphiquement, le résultat souffre également d'un défaut d'homogénéité. Les styles distincts des deux dessinateurs, travaillant à quatre mains, se côtoient sans vraiment se compléter. Le lecteur attentif remarquera rapidement qui est responsable de telle ou telle case. Le jeu est amusant, mais souligne d'autant plus l'hétérogénéité picturale de l'ouvrage. Cela dit, la mise en page est dynamique et les couleurs bien en place. L'intéressant dossier qui clôture l'album permet d'entrevoir la mécanique de création du duo ainsi que la masse de travail (documentation, reconstitution) que nécessite la réalisation d'une telle BD.
Sans grand relief, Il s'appelait Geronimo ne provoque guère d'étincelles. À réserver aux inconditionnels.
Le titre tel qu’il est composé indique que la personne est certainement défunte ce qui n’est absolument pas le cas. Personnellement, je me serais creusé pour trouver un autre titre qui s’adapte mieux à l’œuvre. Là, c’est à côté.
Par ailleurs, je veux bien qu’on dessine un héros jeune de 20 ans. En l’occurrence, il a l’air d’avoir dans la trentaine voire quarantaine. Rien à redire pourtant sur la douceur de ce graphisme qui me convient.
Hormi ces défauts mineurs, j’ai bien aimé ce récit sur la recherche de son identité. Il est clair que l’épisode exotique de Cayenne est assez difficile à avaler et ne colle en rien à son historie de retour qui s’apparente moins alors au genre polar. Cette cassure a été d’ailleurs assez surprenante.
A la fin, on fait un saut temporel pour pas grand-chose avec le sentiment d’une perte de temps pour notre héros.
Bref, des hauts et des bas pour une histoire assez sympa mais qui ne restera pas dans les annales.