A
u fil du temps les animaux ont dépassé leur animalité. Ainsi, leur reproduction n’est plus une finalité à leur sexualité et l’utilisation de leurs prédispositions animales à des fins belliqueuses est passible des travaux forcés. Comme toute société, celle-ci possède ses petites perversions que Ney Quitsou, alias Sherlock Fox, renard et commissaire de son état, maintient dans les limites permises par la loi et la morale.
Ce nouveau triptyque de Glénat sonne comme une parabole où Humanité rimerait avec "Animanité" même s’il n’est pas question de bipèdes dans ce récit, du moins pas encore. Sous des dehors de thriller zoomorphe, Jean-David Morvan s’essaye à la sociologie et imagine un univers où, en toute conscience, les lapins copuleraient avec de jolies juments et où les renards préféreraient le tofu braisé aux poules dodues. S’il convient de noter une certaine recherche dans le scénario et les thématiques sur lesquelles il s’appuie, Le chasseur a cependant des allures de déjà lu ! Ainsi, selon son âge, le lecteur fera – pour le pitch - immanquablement référence à Chaminou de Raymond Macherot ou à John Blacksad de Juanjo Guarnido pour le design des personnages. Autre bémol, Du Yu souffle le chaud et le froid. Si certaines de ses planches présentent une indéniable maitrise graphique, de nombreuses cases - notamment les gros plans - laissent une indicible impression d’inachevé qui se trouve accentuée par une mise en couleur qui manque singulièrement de contrastes…
Au final, un premier opus en demi-teinte !
Une série qui s'annonce prometteuse. Un personnage assez torturé et intriguant, une intrigue sombre. Le tout avec des dessins certes plutôt clairs mais très carrés. Un subtil mélange qui permet de vite se plonger dans l'album, la suite attendue avec envie.