Il est là... Une gamine est attachée dans le noir sur un lit d’hôpital, la silhouette de son bourreau apparaît dans l’entrebâillement de la porte. Ailleurs, une jeune femme pianote son portable à l'ombre des cocotiers et remballe un serveur un peu trop entreprenant. Il est temps pour Lysbeth Salander de revenir sur le devant de la scène.
Inutile de résumer une histoire connue de tous. Après les romans, les films et séries TV, adapter le monument qu'est la célèbre trilogie de Stieg Larsson en bande dessinée prenait le risque de la saturation, du trop plein. Avant même la parution, les préjugés de rejet allaient bon train, comme c'est le cas généralement lors d'adaptations d’œuvres renommées : démarche opportuniste, manque d'imagination, trop vu... Or il n'en est rien. Le premier diptyque crée la surprise, d'abord grâce au graphisme de Homs et à cette couverture qui claque, puis à la lecture qui permet de savourer le découpage du scénariste, Sylvain Runberg, qui sabre dans les longueurs du roman et arrive à en extraire la substantifique moelle. Même ceux qui se rappellent par cœur l'intrigue finissent par se laisser emporter. Ce nouveau volet couvre La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, le tome le moins palpitant de la série, qui met en avant le personnage fascinant qu'est Lisbeth Salander : asociale, violente et géniale, sur toile de fond de traite des blanches. Alors qu'elle pensait se débarrasser définitivement de sa tutelle, la voici accusée de meurtre, traitée de psychopathe dans tous les médias et poursuivie par un odieux individu surnommé Zala. Afin de tenir le rythme haletant imposé par les contraintes éditoriales, le dessin de ce cycle été confié à Man. Les premières planches qui se passent sur la plage surprennent, mais très vite, l'ambiance des albums précédents se retrouve intacte, restaurée par la colorisation froide et brumeuse de Gerard et Vernay.
Superbement glauque et rythmée, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette confirme la réussite de ce projet.
Le lien avec les deux premiers tomes de millenium se fait avec les deux protagonistes Mikaël Blomkvist et Lisbeth Salamander. A la fin de l'affaire Winnerström ils se sont séparés. Grâce à Lisbeth et ses informations Winnerström est tombé. Le changement de dessinateur rend le lien avec les deux premiers tomes plus difficile: on a presqu'affaire à d'autres personnages, le temps de rentrer dans les caractères
Mikaël fait la une des journaux, Lisbeth disparaît avec la fortune qu'elle a récupéré sur les comptes de Winnerström et se fait une vie au soleil à l'étranger. Mais des informations reçues par le net vont la faire rentrer en Europe. Mikaël et Millenium quant à eux travaillent sur un reportage sur la mafia du sexe en Suède.
A peine rentrée en Europe, Lisbeth tombe sur son tuteur Bjurman qui veut se faire enlever ses tatouages compromettants. Lisbeth menace de mort Bjurman s'il s'exécute à enlever ses tatouages . Devant ce danger il contacte un certain Zala qu'il fait chanter en le menaçant de révéler son trafic. Zala est aussi le nom qui tombe dans les papiers de millenium comme intermédiaire du sexe en Suède. La douleur de Lisbeth est grande : elle se rappelle la violence de son père qui frappait sa mère qu'elle avait voulu protéger elle et sa soeur jumelle Camilla. Lisbeth s'achète un appartement et y amène son amie Miriam, lui offre le gîte deux ans sans loyer en échange de tendresses et de servir de boite au lettres. Elle retrouve son ancien employeur Dragan qui lui apprend que son premier tuteur est sorti du coma. Elle file le saluer dans son home et lui annonce que Bjurman va lever la tutelle. Millenium remue avec son enquête et certains bien payés pour se taire acceptent de parler. Dans le milieu ce vent qui tourne laisse présager des éliminations. Le journaliste qui avait levé le secret de la mafia, il est éliminé, de même que Bjurman. Lisbeth devient le tueur présumé suite à un concours de circonstances qui l'a amenée sur les lieux. Pour la responsable d'enquête de la police cette piste, si évidente, est suspecte. Le commanditaire des meurtres voyant la tournure des opérations prend peur que Lisbeth ramène le monde chez lui et ordonne au tueur des trois premières victimes d'exécuter Lisbeth Salander. Miriam sentant le piège appelle son ami Paolo le boxeur avec qui elle et Lisbeth s'entraînaient, mais avant son arrivée, elle est interceptée par le tueur. Miriam est passée à tabac, mais Paolo, qui avait suivi l'enlèvement intervient, fait brûler les véhicules des malfrats, emmène Miriam à l'hopital non sans devoir s'imposer à coups de poings pour s'échapper. Lisbeth de son côté interroge Per-âke Sandstöm un homme qui couvre Zala. Après avoir écrit sur son torse "un porc qui viole les femmes", Il avoue que par un groupe de bikers, il a été en contact avec Zala qui lui permettait de jouir des prostituées contre son silence. Lisbeth apprend en même temps que Mikaël via Holger le premier tuteur de Lisbeth que Zala n'est autre que le père de Lisbeth qui lui le père l'avait violée attachée au lit et qui elle, au vu des sévices faits à sa mère, a enflammé la voiture de son père qui s'en est sorti carbonisé mais toujours nocif.
Le changement de dessinateur est rude…
Les personnages sont beaucoup moins expressif, les visages beaucoup plus sommaires et c’est, du coup, moins agréable à lire…
Cela étant, les personnages sont posés et l’intrigue est beaucoup plus fluide et intéressante à suivre…
Du coup, c’est un entre-deux : j’ai moins accroché aux persos, mais plus à l’histoire qui m’a plutôt bien embarqué…
Pas mal sans être époustouflant.