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Donjon Crépuscule 110. Haut Septentrion

17/03/2014 9511 visiteurs 6.0/10 (3 notes)

L e tome précédent de Donjon Crépuscule, Révolutions, avait des airs de parenthèse dans la saga. Retour aux choses sérieuses et bond en avant de quatre numéros avec Haut Septentrion, nouvel épisode qui voit les auteurs renouer avec la trame principale. Le dénouement est proche et prendra la forme d’un affrontement entre l’Entité noire et les défenseurs du monde libre, Marvin et Herbert à leur tête.

Cette énième aventure comprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de la franchise, avec un rythme trépidant entrecoupé de bons mots, des rappels aux épisodes passés et des personnages qu'il est agréable de retrouver. Malgré tout, la dernière page se tourne sur un sentiment mitigé, entre la conviction d’avoir lu un album qui répond parfaitement au cahier des charges et l’impression d’un manque d’ambition. Ainsi, la narration semble un rien décousue, comme si le format était en fin de compte trop étroit pour tout ce qu’il restait à raconter : d’un côté, le problème de la respiration sur les îlots les plus élevés d’une Terra Amata disloquée, et de l’autre, la diversité des mondes des vivants, des morts et des invisibles, évoquée auparavant mais jamais approfondie. Ajoutez-y la découverte du sexe opposé par deux héros quelque peu déboussolés et la coupe est vite pleine.

En dépit de cette surcharge scénaristique, Sfar et Trondheim s’en sortent avec les honneurs. S’il est évidemment devenu difficile d’être aussi révolutionnaire qu’aux prémices, les duettistes n’en livrent pas moins un produit maîtrisé qui place Donjon, encore et toujours, parmi les meilleures séries de fantasy actuelles. Simplement, ils avaient coutume de faire un peu mieux qu’une réussite formelle. Ici, le supplément d’âme qu’ils insufflaient à la saga fait défaut, alors que même Alfred, succédant à Obion, paraît rester prudemment dans le rang. Son dessin est irréprochable, restituant bien le mouvement, mais peu enclin à l’originalité. Il se fond dans la masse, en somme.

Verdict pour ce numéro 110 ? Le contrat est rempli. Les fans ne crieront pas au scandale, même si tout cela manque quelque peu de panache.

Par D. Wesel
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Donjon Crépuscule
110. Haut Septentrion

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Note: 3.6/5 (32 votes)

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L'avis des visiteurs

    Arkadi Le 28/08/2022 à 16:02:24

    Donjon Crépuscule se clôt avec son narratif principal. Et il faut lire simultanément "Haut septentrion" et " la fin du donjon" pour comprendre combien la conclusion est dantesque car, sans cela, les deux œuvres semblent bâclées, bourrées de trous scénaristiques. Et c'est en dansant dans la lecture avec l'un et l'autre que l'on comprend mieux le génie des scénaristes et que l'on prend un plaisir fou à lire cette conclusion apocalyptique.

    Car dans "Haut septentrion", le début de l'histoire est tellement parsemé d'incompréhensions que le rythme de lecture se désagrège au fur et à mesure. C'est à la lecture de "La fin du Donjon" que le rythme de lecture reprend. C'est en jonglant avec l'un et l'autre que l'on saisit la portée de l'histoire qui nous mène tambour battant vers les confrontations finales époustouflantes: Dans "haut septentrion" (le duel des objets du destin) et dans "la fin du donjon" ( la mort de l'entité noire).

    On assiste aussi à une boucle logique entre "le grand animateur" ( 1er album de la quête de l'entité noire) avec la "fin du donjon" et les réponses aux questions, nombreuses dans ce cycle de l'entité noire, sont faites pour notre plus grande joie de lecteurs avides de compréhensions narratives. Les boucles sont bouclés. Parfois de manières curieuses (Cormor ne sert à rien en fait), parfois de manières violentes (certains personnages principaux meurent) et parfois de manières abruptes (les situations sont trouvés aux hasards).

    C'est donc un grand foutraque qui permet la conclusion. Mais n'est ce pas, après tout, l'identité même de Donjon?

    C'est en tout cas riche, gourmand et la lecture ( cumulé "la fin du donjon" et "haut septentrion", je le rappelle) est copieuse de situation drôle, épique autant que ridicule et drôle.

    Et il est amusant de côtoyer l'épique des grandes batailles avec un tripotage de nichons et le passage aux cabinets. Il est jouissif que la grand bataille soit dans la grande salle pendant qu'un combat stupide se mène entre Marvin et Herbert dans le couloir. Et il marrant de voir que la sagesse des deux héros principaux ne servent à rien face à la colère, la hargne de Zakutu et Marvin le rouge. L'univers Donjon est bâti sur des pieds de nez et des pieds de nez et des pieds de nez encore..

    Car C'est bel et bien Zakutu qui devient le personnage principal de la saga. Incroyable guerrière, stratège bourrine et d'une grande intelligence à comprendre les situations, elle est parfaite dans son duo avec Marvin le rouge qui s'interchange.

    Hélas, le dessin d'Alfred dans "haut septentrion" fait le job sans être foufou de générosité en décors et bataille. Il s'en sort mieux à la fin durant le duel final. Mazan, lui, fait mieux et nous régale parfois, bien que les décors là encore soit minimalistes. Hors un monde en reconstruction aurait pu envoyer du lourd question décor. Dommage donc que du coté dessins cela ne suivent pas.

    Et hélas, si on ne lit pas en simultanée les 2 albums ( l'un en lecture et l'autre sur les genoux à la page de là ou on a laissé l'histoire pour lire la suite sur l'album que l'on lit...vous avez compris le mode d'emploi? ) on passe à côté de tout. On peut même être énervé par le saccage final. Le parti pris est donc osé. il peut ne pas plaire. Il peut même être détester.

    Enfin dans le final de "haut septentrion" on assiste aux départs à l'aventure de nos 2 nouveaux héros. C'était devenu un lightmotif de tous les albums de Donjon Crépuscule. Mais cette fois-ci on change de protagonistes. Donc la possibilité de nouvelles aventures?
    Dans le final de "La fin du donjon", on assiste à un coucou entre un Marvin heureux et un Herbert travaillant sur un bureau comme le gardien du Donjon Hyacinthe. Y aurait il un nouveau Donjon dans la suite des aventures ?. Sachant que celui du gardien est bel et bien en ruine. Et le final de celui-ci est très jolie poétiquement en de très belles cases du temps qui passe.

    Pulp_Sirius Le 27/02/2020 à 16:57:38

    Les deux "derniers" Crépuscule se déroulent en simultané, mais on ne suit pas les mêmes personnages. Celui-ci suit Marvin rouge et Zakûtu. L'idée, à la base, est excellente.

    Le problème avec cet album, c'est que l'humour est d'une puérilité excessive. On parle de tripotage et de seins beaucoup trop longtemps, alors que l'album devrait se concentrer sur la dernière bataille contre l'Entité noire. C'est la fin qui devrait nous tenir en haleine, mais on trébuche plutôt sur de l'humour grivois qui n'est même pas réussi.

    Au moins, on a quelques révélations intéressantes. Ultimement, par contre, c'est extrêmement décevant.

    pokespagne Le 08/07/2014 à 18:11:50

    On attendait, on attendait, et nous y voilà enfin, Trondheim et Sfar nous offrent le bouclage du "Donjon", période "Crépuscule", à moins qu'il ne s'agisse en fait - on ne sait pas bien à ce stade - de la conclusion générale de cette oeuvre majeure, systématiquement déclinée sur un mode mineur d'humour potache... Alors, il faut avouer qu'on est - évidemment - d'abord un peu perdus au milieu du raccordement assez insensé de toutes les histoires construites progressivement entre les différents cycles du Donjon (une relecture dans l'ordre des "niveaux" semble s'imposer), et d'un combat apocalyptique mené tambour battant... Mais rapidement, la légère irritation créée par le fait de ne pas comprendre grand chose aux péripéties de "Haut Septentrion" se dissipe du fait de la jolie loufoquerie des personnages et des situations (comment ne pas admirer le jeu comique entre le séducteur un peu lourd et sa cible peu consentante, qui doivent échanger leurs corps pour pouvoir échapper à leurs ennemis ?). Si l'ellipse entre les planches 25 et 26 est plutôt bluffante, et donc dure à avaler - mais où irons-nous donc rechercher cette partie de l'histoire ici escamotée ? -, la fin à la foi dantesque et dérisoire est profondément satisfaisante, sans même parler du romantisme léger mais persistant qui se dégage des dernières cases. Au delà de nos plus folles espérances, vu ce qui pouvait sembler un désintérêt progressif des auteurs vis à vis de leur création, et très très bien joué !

    minot Le 04/04/2014 à 17:05:54

    Un "Donjon" à la fois épique, émouvant et hilarant, tout en étant noir et apocalyptique comme du "Crépuscule" ! Le scénario est d'une très grande richesse, l'action omniprésente, et les gags bien marrants (le duo inversé Marvin Rouge / Zakûtu est particulièrement drôle). La bataille finale contre l'Entité Noire est un moment d'anthologie et l'album se termine en apothéose, clôturant par là-même de belle manière la saga "Donjon".

    Le dessin d'Alfred est plutôt plaisant, même si ce n'est ni le plus original, ni le plus mémorable de la série. De par son caractère minimaliste, il suit les codes graphiques de la série, avec toutefois son propre caractère: le trait présente une certaine souplesse (certains personnages semblent avoir une constitution de chewing-gum), voire une certaine élasticité (donnant aux scène d'action un dynamisme appréciable).

    Un album qui présente l'originalité de devoir se lire non pas avant, ni après, mais PENDANT le DC111 ! Cette lecture simultanée de deux albums est vraiment amusante et permet de saisir toutes les subtilités de cet album-ci.

    safedreams Le 15/03/2014 à 18:54:06

    Bon album sans plus. Il y a beaucoup de créativité comme souvent dans cette sėrie mais ça va un peu vite et il manque des cases pour faire le liant entre certaines situations ce qui cré un peu de confusion et une lecture moins agréable que d'habitude. il faut cependant lire le tome 111 pour bien comprendre certains faits du 110... Il faut donc relire le 110 après le 111. Comprenne qui pourra. C'est bon de retrouver cette série après 5 ans d'absence même si le 111 cloture la série. C'est dommage de ne pas aller au bout de l'ambition démentiel que laissait entrevoir la numérotation de départ.