A
près de rocambolesques étapes (chantages, corruptions, trafics de pénicilline et jeu de cache-cache avec la Cheka), Assunta Lorca est finalement libérée et de retour à la Goffe ! À l'instar de l'Europe qui tarde à se reconstruire, les différents protagonistes commencent à peine à se rendre compte que la guerre est finie et qu'il est maintenant temps de panser ses blessures et d'aller de l'avant. De Prague à Berlin en passant par Paris et Bruxelles, trouveront-ils leur place dans ce nouveau monde ?
À la fois fresque historique et récit psychologique, la conclusion d'Après-Guerre se révèle être des plus passionnantes à découvrir. En effet, Warnauts et Raives ont composé une double trame – d'un côté la vie des personnages, de l'autre celle des nations – très dense. La narration, parfois complexe, nécessite beaucoup d'attention tant l'action saute les frontières et les saisons. À force d'ellipses et de sous-entendus, les scénaristes laissent les clefs aux lecteurs pour relier les points, encore faut-il savoir les dénicher. Le résultat en vaut néanmoins la chandelle, les caractères sont mis à nus et les âmes sondées au plus profond d'elles-même. Les jeux de pouvoir (l'Ouest et l'Est ne cessent d'avancer leurs pions dans les capitales) se tissent également dans l'ombre. Évidemment, avec la mondialisation des événements, la saveur régionale originale de la série passe au second plan. Les auteurs n'en oublient pas pour autant leurs racines et s'attardent sur le devenir de la Belgique, au moment de l’abdication de Léopold III.
Graphiquement, les dessinateurs proposent un joli voyage à travers le Vieux Continent. Sur les pavés des villes et les chemins vicinaux, la reconstitution est admirable. Plus que les détails, les artistes recréent l'atmosphère de cette époque. La mise en page aérée et les couleurs parfaitement en place finissent de donner à l'ouvrage une grande tenue, malgré quelques passages verbeux nécessaires au décryptage des nouveaux enjeux géopolitiques.
La paix est revenue, mais les ruines fument encore. Mélodrame qui ne tombe pas dans le pathos, Après-Guerre offre un regard réaliste sur une période qui donna le ton à la seconde moitié du XXe siècle.
Ce dernier tome m'a donné envie d'écrire un avis sur cette série en 4 tomes (en comptant les 2 albums des temps nouveaux).
Au début, j'ai trouvé la série assez banale. Mais je trouve que le dessin a une vrai force, et participe grandement au plaisir de lecture. Les paysages, l'architecture sont vraiment très bien dessinés, avec de très belles couleurs, de très beaux cadrages.
L'histoire n'a rien d'extraordinaire, mais à la fin, je me suis aperçu qu'une atmosphère mélancolique se dégage de la série.
J'ai enfin trouvé les 2 planches à la fin des albums très intéressantes pour comprendre le contexte historique.
Ce fût un bon moment de lecture au final.
Ce nouveau dytique est bien ficelé avec une restitution fidèle de l’ambiance d’après guerre. Les rues de Berlin dévastées, celles de Paris insouciantes, de très belles vues de Prague nous font tremper dans l’univers plutôt glauque des marchandages de cette période où les collabos d’hier pouvaient être les héros d’aujourd’hui, où tout s’achète et tout se vend. Les couleurs sont extraordinaires, seul le physique des personnages est particulier et manque de séduction. Le drame que vivent les différents protagonistes fait de ce diptyque une belle réussite, agrémenté d’un très intéressant supplément à la fin de chaque album.