I
l n'en faut pas beaucoup pour inspirer Christophe Bec : une catastrophe industrielle qui frappe les esprits, un concept audacieux presque réalisable, une pointe de mystère vaguement fantastique et hop, une histoire est née ! Évidemment, une sacré dose de talent, une envie maladive de raconter et un bon réservoir d'expériences scénaristiques réussies sont également nécessaires. Heureusement pour le lecteur, l'auteur de Carthago connaît son sujet : Deepwater Prison en est une parfaite illustration.
Une plate-forme pétrolière en feu qui sombre et menace de souiller irrémédiablement les eaux environnantes, une compagnie qui préférerait qu'on ne parle pas trop de ses méthodes d'exploitation, une prison extrême en eaux profondes et quelques créatures géantes hantant les abysses, Constellation, premier tome de la série, débute et se développe sur le mode thriller à grand spectacle. Le scénariste y introduit aussi son casting : un brave lieutenant injustement condamné, une magnifique présidente de la commission sur l'environnement, des patrons véreux et une brochette de taulards bien sentis. Même s'il est vain de vouloir trouver toute forme de vraisemblance dans cette narration principalement composée de stéréotypes, il s'avère que l'enchaînement des événements est terriblement efficace et captivant, de la première explosion au cliffhanger de la dernière page.
Graphiquement, Stefano Raffaele, dessinateur qui collabore également avec Bec sur Prométhée, Pandemonium et Under, offre un travail tout à fait honorable. Par contre, il s'appuie un peu trop sur de la documentation photographique dans plusieurs scènes (l'incendie sur la plate-forme, la geôle aquatique, etc.). Il se rattrape néanmoins avec des vues sous-marines à couper le souffle. Les cadrages serrés – particulièrement sur les personnages – donnent beaucoup de dynamisme aux planches tout en renforçant l'atmosphère tendue du récit. Les regards s'affrontent et montrent l'anxiété, tandis que chacun se demande comment faire pour sortir de sa galère personnelle.
Blockbuster sous haute tension auquel vous n'avez qu'à ajouter du maïs soufflé pour obtenir une expérience divertissante vraiment complète, Deepwater Prison ne fait pas dans la dentelle et vous clouera à votre fauteuil. Bonne plongée !
Christophe Bec est l'un des auteurs les plus prolifiques de ces dernières années. Ses scénarios sont toujours empreints d'une certaine modernité et originalité. C'est devenu un des acteurs incontournables de la bd actuelle.
Cependant, ce thriller claustrophobique ne m'a pas trop emballé. Nous avons le parfait croisement de Prison Break avec une catastrophe écologique majeure sur fond de Carthago. N'oublions pas non plus les clins d'oeil incessants à sa série Prométhée, histoire de se faire une publicité à moindre frais. Je suis un peu féroce, je vous l'accorde!
L'originalité ne sera pas de mise car le mystère des fonds marins a déjà été exploité par l'auteur. J'ai l'impression d'avoir du réchauffé. Bien sûr, il y a toujours ce savoir-faire impeccable dans la présentation et qui confère à une certaine efficacité. Cependant, cela ne trompera pas les vieux briscards de la bd. Les autres feront une plongée en eaux troubles.
Une prison d’hommes profondément enfoui sous l’eau amène forcément une ambiance huis clos testostéronée…
Et ça marche bien, c’est beau, soigneusement dessiné (même si les types à gueules carrées et cheveux noirs courts, je les confonds un peu tous…), ciselé au niveau du texte.
Une intrigue qui se pose bien et donne envie de savoir la suite.
Un bon début de triptyque.
Une histoire de Christophe Bec qui commence comme je les aime. De la bonne série B pour ce premier tome, prometteuse.
Le dessin de Raffaele est splendide et efficace (comme toujours).
La mise en place de l'intrigue est claire, les thèmes de Bec sont reconnaissables (l'isolement, l'océan, les monstres marins...)
La psychologie des personnages et leurs motivations sont toutefois inégales et -parfois- simplistes. Il y a le bon soldat qui refuse un ordre après une observation aux jumelles (glups), l'hyper méchant P-DG de la multinationale qui donne ses méchantes directives par clef usb (on rigole) et la gentille députée. On aimerait que tous soient aussi complexes que Silverman, l'homme à tout faire, ou Richter, le mac bodybuildé.
Un tome 1 pas tout à fait béton donc mais une série à qui on a envie de donner sa chance.
Un bon point pour les dessins même si on aurait aimé plus de tableaux de fond marins.
Le scénario est un sans faute mais il faudrait voir à développer les personnages secondaires.
Sinon excellente entrée en matière.
7/10
j'ai franchement bien aimé cette BD.
l'idée d'une prison au fond de la mer est assez bien vue.
pas moins angoissante qu'une prison dans l'espace mais plus réaliste.
quoi que...
claustrophobes s'abstenir...
pour le reste le dessin est assez sympa et le scénario tient la route malgré quelques invraisemblances inévitables.
je l'ai lu d'une traite et j’attends donc le prochain avec impatience
Du Bec et du Raffaele.... Tout est là. Le cahier des charges est rempli mais si vous lisez déjà ces auteurs depuis un moment, passez votre chemin.