A
pprenti chez le peintre Flavius, Marcus rêve de faire carrière un jour, mais, pour le moment, ne lui échoient que la préparation des couleurs et les fonds des œuvres de son mentor. Çà et l’obligation de couvrir les amours de celui-ci avec une princesse romaine pour tromper la soupçonneuse Alba. La situation n’aide pas sa compagne Lucia à apprécier leur vie à Pompéi et, saisie du mal du pays, la jeune femme retournerait bien dans sa ville natale. L’éruption du Vésuve en cet été 79 scellera leur destin…
Quand les émois du cœur et la fatalité se rencontrent dans la baie de Naples, à l’heure où les forces mystérieuses de la nature se déchaînent, cela donne un drame attendu, aussi inévitable que le naufrage du Titanic. Pour autant, le récit livré par Franck Santoro ne fait guère dans le spectaculaire ou le sensationnel. L’auteur s’attache plutôt à narrer les idylles malmenées de cinq personnages à la veille du cataclysme qui ensevelit la cité campanienne, les remous de celles-ci venant pimenter un quotidien des plus calmes. Il faut d’ailleurs patienter jusqu'au dernier tiers de l’album pour que le volcan se manifeste et vienne perturber l’existence du quintet. L’air d’opérette qui résonnait jusqu’alors s’assombrit, tandis que chacun fait le choix qui décidera de son sort. Loin de s’aventurer dans des scènes de panique généralisée à la sauce hollyԝoodienne, Santoro préfère ancrer cet épisode dans l’intimité touchante de ce que vivent alors le héros et sa dulcinée. Suivant un découpage généralement en trois bandes, l'histoire est portée par un trait extrêmement lâché, souvent très proche de l’esquisse, tout en se révélant expressif. Un parti-pris qui pourra en gêner certains en leur laissant une impression d’inachevé.
Malgré quelques défauts, Pompéi constitue une lecture plaisante qui gagne en intensité très progressivement. Il est cependant un peu dommage de devoir attendre l'épilogue pour que naisse l'empathie envers le couple central...
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