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ertains gestes peuvent paraître anodins et pourtant vous pourrir la journée, voire la vie ! Ramasser un smartphone flambant neuf, par exemple ! Jake Dobson ne le sait pas encore, mais ce faisant, il va croiser la route d’un tueur qui efface tous ceux qui, de près ou de loin, ont un lien avec le portable trouvé…
Retravaillant le concept du héros ordinaire pris, malgré lui, dans une tourmente sanglante, le scénariste anglais Andy Diggle en livre une variation au final surprenant. Ainsi, plonge-t-il un gamin - qui peine à sortir de l’adolescence - au milieu d’un thriller hémoglobiné prenant pour toile de fond la maîtrise des algorithmes boursiers autonomes à haute fréquence ! Il en résulte un récit nerveux, qui privilégie l’action. Jake est totalement dépassé par une cascade événements sur lesquels il n’a aucune prise.
En s'étalant pleine page et en structurant leurs planches à grand renfort de superpositions ou d’incrustations de vignettes, les auteurs imposent un rythme effréné. Cette frénésie de mouvements se retrouve dans le trait sec et fin de Jock, ainsi que dans un graphisme qui ne s’embarrasse pas de détails ou de nuances - surtout dans les ombrages - et qui fait la part belle aux onomatopées en tous genres.
Prenant souvent le lecteur à contre-pieds et ne cédant pas aux clichés du happy-end, Snapshot séduira les amateurs de poursuites échevelées.
Certes, il y a un scénario assez décousu mais au final, on arrive à suivre car il y a une certaine tension. Le dessin bien qu'en noir et blanc est assez dynamique surtout dans les scènes d'action et de poursuite. C'est un polar qui se laisse lire assez facilement.
La moralité de ce comics est que sans doute, si on trouve un téléphone portable, il ne faut pas regarder ce qui se trouve à l'intérieur afin de respecter la vie privée des individus. Certes, on pourra trouver quelques fois des photos de meurtre et sans sans doute, la société qui veut cela. Après, il ne faut pas s'étonner d'être traqué par un assassin.