L
a femme au masque est passée sous l'emprise de l'Ordre Noir. Afin de rejoindre son fils, le nouveau Doge, elle est devenue son plus sombre général, terrorisant la population à la tête de ses sinistres troupes. L'équipe qui a vaincu le Maître est en train se reformer, rejointe par Bragal puis par Stirius. Les amis de toujours ont un plan pour sauver Marlysa. Or, tapi dans l'ombre, un mal ancien attend son moment pour s'emparer de la guerrière et de ce qu'elle a de plus cher.
Ainsi se clôture cette troisième saison, renouant avec les Origines après un bref intermède indépendant où la blonde flamboyante menait une vie de mercenaire solitaire. Ce cycle du Secret relançait une série qui semblait s’essouffler, avec le retour des personnages qui avaient fait son succès : un Tatrin totalement transfiguré, Oslan papa mais égal à lui-même, de nouveaux antagonistes particulièrement dangereux et cruels, et, bien sûr, l'héroïne soumise à sa souffrance et devant faire face à un choix cornélien. Seul regret : Celia, qui assumait un physique inattendu dans un monde heroic-fantasy truffé de bombasses portant d'improbables tenues déshabillées, finit par rentrer dans le moule à tel point que, sur certaines cases, elle ressemble à un clone de Marlysa. L'attente est donc très forte face à tous ces éléments qui se mettent en place pour un feu d'artifice final. Or, Majesté ferme la boucle et se profile comme une redite du Thaumaturge.
Retour aux sources : dix ans plus tôt, en 2003, le cinquième volume se terminait de façon un peu abrupte avec la chute du tyran et son disparition avant même que l'héroïne ait le temps de lui parler. Sitôt apparu, sitôt exécuté, emportant avec lui questionnements et mystères. Nourri à la psychologie de comptoir, le public d'aujourd'hui ressent le besoin d'avoir des explications sur le comportement du méchant, de connaître ses failles et ses motivations. Quelque soit le support, cinématographique ou papier, il y a ce désir d'explorer le côté obscur et de céder à la fascination qu'exercent les êtres cruels, d'en faire des humains à part entière et non plus une froide Némésis ou un grimaçant épouvantail à héros. L'escamotage du géniteur au moment de la confrontation était une vraie frustration et ce treizième album rejoue le même dénouement. Les amateurs de background resteront sur leur faim : le pourquoi de l'Ordre Noir, d'où vient le Roc, ses pouvoirs, sa relation avec le super-vilain, rien ne sera révélé.
Il faut néanmoins souligner la constance de cette série au très long cours, qui sait capturer ses lecteurs et ravir leurs regards par un dessin toujours aussi riche et chatoyant. En définitive, et les paroles qui jaillissent des lèvres de Noria sur la dernière case sèment le doute : est-ce réellement un final précipité, ou la mise en germe d'une prochaine aventure ?
lien vers la chronique du T5
lien vers la chronique du T6
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