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ruce Paine, lorsqu’il revêt le costume d’Ultimatum, est chargé de délivrer du positivisme à la population. Ses messages s’articulent autour d’une seule vérité : le profit est normal et représente l’unique valeur. Les pauvres le sont du fait de mauvaises pensées, de leur fainéantise et de leur dépravation. Pourtant, après avoir découvert la face immergée de l’iceberg et émis le souhait de plus de justice sociale, le justicier va se retrouver licencié de l’entreprise qu’il croyait détenir. Privé de toute ressource, il va rapidement toucher le fond et prendre conscience de tout ce qui est caché.
Ce comic propose une critique de l’ultra-libéralisme et de son premier chevalier servant : les États-Unis. Évacuons tout de suite le fait que la démonstration n’est pas toujours très subtile. L'ouvrage de vulgarisation se présente sous la forme d'une bande dessinée cherchant à livrer – le plus simplement et clairement possible – des informations et des explications sur des procédés financiers et législatifs relativement complexes et nébuleux. L'objectif didactique est atteint : les propos sont intelligibles, correctement étayés et exposés. Ils ne sont jamais ennuyeux, car Eric Origen adopte un ton satirique et mordant en utilisant le symbole des supers héros si cher à sa nation. Son scénario est truffé de références économiques actuelles et historiques, sans oublier les emprunts aux univers de Marvel, DC comics et autres pépinières super-héroïques. Le trait de Gan Golan accompagne parfaitement le tout par son classicisme qui évoque le style du maître Jack Kirby.
Même si la fin est trop brouillonne – après tout, l’alternative au système économique actuel reste à inventer –, le but est atteint. S’instruire en s’amusant – parfois en riant jaune –, voilà un programme des plus intéressants. Le rêve américain en ressort sérieusement torpillé.
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