T
oni est morte, et ça, son flic de frère ne le digère pas !
Dégoûts et des douleurs permet de révéler un Tony Chu qui prend de l’épaisseur. Il est des épreuves qui vous murissent un homme, même s’il est élevé au jus de betteraves. Entre Le Vampire qui veut le recruter, l’Église de la divinité de l’œuf immaculé qui cherche à le convertir, Savoy qui tente de le manipuler via Olive ou la bande de dégénérés qu'il côtoie quotidiennement, l’agent cibopathe est à deux doigts de voler dans les plumes de celui qui osera se prendre de bec avec lui.
Un petit changement s’opère donc subtilement avec ce titre. Si l’humour loufoque, voire potache, est toujours présent – à ce titre, la Navy en récolte pour son grade - John Layman donne à son héros une détermination qui ne lui est pas coutumière. Cependant, il serait dommage que cette opiniâtreté devienne mécanique et récurrente, car la dimension humoristique en souffrirait. Album de transition, Dégoûts et des douleurs reste un grand moment graphique et le style de Rob Guillory est inlassablement et génialisimement délirant, allant - pour un comic US - jusqu’à réaliser certains de ses gags dans la langue de Molière !
Les inconditionnels trouveront peut-être cet opus moins iconoclaste qu’à l’ordinaire… mais il semblerait que Tony en ait marre de déguster !
Poster un avis sur cet album