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n jour, en empruntant un raccourci pour rentrer chez eux, Yamato Narumi et son amie Miku tombent sur un inconnu agonisant qui leur révèle que le père du garçon serait l’auteur d’un célèbre hold-up qui avait défrayé la chronique en 1968. Le même soir, ils apprennent la disparition de Tetsuya Narumi que la police retrouve noyé quelques temps après. Ne sachant que croire et conscients du danger sous-tendant l’affaire, les enfants choisissent de se taire, mais Yamato ne peut oublier ce qu’il a entendu et rumine ses interrogations. Six ans plus tard, la découverte fortuite d’un objet lié au délit le met sur la piste des trois-cents millions de yens que son géniteur aurait volés…
Quoi de mieux qu’un fait divers auréolé de mystère pour initier le scénario d’un polar ? À l’instar de Hiroshi Takano dans L’affaire Sugaya , Jun Watanabe s’est emparé d’une histoire authentique, encore non élucidée aujourd’hui, afin d’imaginer un récit policier des plus sombres. S’appuyant sur des éléments réels, il développe son propos en mettant en scène les investigations menées par le fils du responsable présumé du crime. Au cours de ces deux premiers volumes, de nombreux événements viennent noircir et épaissir l’intrigue : évaporation soudaine de proches ou de personnes impliquées, intervention de policiers malintentionnés, prise en chasse du héros et de sa copine, arrivée d’une aide un peu trop providentielle… Si, parfois, il semble que le mangaka en fasse trop en voulant à tout prix semer le doute dans l’esprit de Yamato et du lecteur, la recette fonctionne néanmoins assez bien puisqu’il parvient sans peine à tenir en haleine et à susciter la curiosité quant aux tenants et aboutissants de l’affaire. Pour ne rien gâter, le graphisme, réaliste autant qu’expressif, s’avère de bonne facture, s’appuie sur un découpage net et dynamique, et offre des cadrages variés.
Au final, en dépit de quelques bémols et interrogations sur la manière dont Jun Watanabe tournera le dénouement, Montage constitue une lecture divertissante.
Cette histoire est tirée d'un fait véridique: un casse de 300 millions de yens à savoir un braquage ayant eu lieu au Japon le 10 décembre 1968. L'affaire reste encore à ce jour irrésolue. La photo du braqueur fut à l'époque largement diffusée. Le titre de cette série s'inspire directement de cette photo montage.
C'est un seinen assez efficace mais la longueur de celui-ci aura eu raison de ma patience. L'auteur a su insuffler une atmosphère un peu paranoïaque où notre héros se méfie de tout le monde. Par ailleurs, j'ai bien aimé son style graphique assez réaliste.
Par la suite, cela va se gâter avec des rebondissements pas très crédibles. C'est une série qui aurait sans doute gagné à être plus condensée. A faire dans l'exagération, on peut perdre son public à moins d'aimer cela. Je garde tout de même la moyenne.