E
n cette fin du mois de mai 1520, Tenochtitlan et ses environs sont l’objet d’une intense agitation. Chacun se prépare à l’assaut ultime, les dernières alliances se font et se défont dans le sang et les larmes. Rêvant de gloire et de richesses, chacun sait que son avenir se jouera dans les semaines qui vont suivre. Mais le destin des hommes leur appartient-il ou est-il l’apanage des dieux qui hantent la canopée ?
Conquistador est une mécanique parfaitement rodée. Un bel hidalgo sous l’emprise d’une malédiction qui lui échappe, une kyrielle de vrais méchants qui s’égaillent au sein de chaque camp et quelques créatures de rêves aussi désirables que dangereuses. Voilà pour les personnages. Côté décors, une jungle luxuriante et la mégalomanie architecturale de la capitale de Moctezuma permettent à Philippe Xavier de donner forme à l’imagination débridée d’un scénariste qui réinterprète la fin de l’empire aztèque.
Il faut se rendre à l’évidence, cet album est très bien réalisé et c’est peut-être là que, curieusement, se trouve son principal défaut. Jean Dufaux a beau s’évertuer à inventer des héros torturés et des situations compliquées, l’ensemble demeure trop parfait, trop calibré, pour permettre une réelle empathie avec Catalina Guerero ou Hernando Del Royo. Ce troisième opus se lit comme se regardent ces superproductions où l’héroïne, malgré un séjour prolongé dans les tréfonds d’une geôle putride réapparait au grand jour, plus belle et vénéneuse que jamais. La perfection du dessin de Philippe Xavier, mais aussi une certaine emphase scénaristique y sont certainement pour quelque chose.
Quoiqu’il en soit Conquistador reste une série à laquelle il est difficile de reprocher l’efficacité de son script ou la maîtrise graphique de ses planches.
Le premier cycle de Conquistador m'avait beaucoup plu, mais là je dois avouer que je suis totalement comblé. Depuis que je me passionne pour l'archéologie, je me passionne pour le destin de Moctezuma II. Du conflit qui l'opposa à Cortés et de la chute de Tenochtitlan. Et voilà que je tombe sur un cycle (le second) qui me propose de transcrire cette rivalité en BD. C'est au prolifique Jean Dufaux que nous devons ce cadeau, associer une fois encore à Philippe Xavier (duo de Croisade notamment). Ce cycle s’annonce donc très bon. Beaucoup d'actions, une découpe scénaristique maîtrisé, rien à redire, la BD des vacances avec Zombies et Julius.