I
l est des seconds qui se voudraient les premiers. Richard de Winter appartient à cette catégorie, et il aurait pu inscrire son nom à jamais dans les nuages si, le devançant systématiquement, Gabriel Montaigue n’avait été là ! De déconvenues en désillusions, l’aristocrate n’aura de cesse de supplanter son éternel rival. Qu'importe les moyens employés.
Fidèles à leur ligne éditoriale, les éditions Paquet entraînent leurs lecteurs vers les firmaments, et cette fois, c’est un jeune autodidacte helvète qui est aux commandes.
King Richard n’est pas seulement l’histoire de deux pionniers anglais de l’aviation qui se disputent le ciel et, accessoirement, les faveurs de la baronne Elise d'Astarac. Il est, surtout, question de la volonté de réussir malgré les handicaps et des dérives qu’une telle détermination peut causer. Prenant pour cadre, les prémices du XXe siècle et les bouleversements technologiques qui l’accompagnent, Max Vier signe un scénario qui retrace le destin fictif et cruel d’un pilote qui se voulait le meilleur. Le recours à la métaphore aérienne qui permet de tutoyer les cieux, est alors l’occasion de jolies planches. Riche à en devenir confus, le script alterne des séquences narratives avec une voie en off à la première personne, des flashbacks oniriques et de tournoyantes envolées. Toutefois, cette richesse finit par nuire à la lecture et à la compréhension du récit, tout comme la confusion des physionomies masculines. Reste que les scènes aéronautiques donnent le tournis et illustrent déjà une maîtrise des angles de vues à laquelle l’expérience cinématographique de Max Vier n’est certainement pas étrangère.
Refusant la facilité, ce one shot s’attache à la vie d’un homme dépassé par ses rêves de gloire. Pari ambitieux pour un premier album…
Merveilleux dessins traits qq peu hachés dialogue reflétant assez peu les passions dévorantes.
A découvrir.