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amin de Venise, Marco a passé sa jeunesse au milieu des marchands et des marins dont il écoutait avidement les récits, quand il ne s’enivrait pas des merveilles recelées par ses lectures. Lorsqu’à quinze ans, il assiste au retour du géniteur qu’il n’a jamais connu, de nouveaux horizons s’ouvrent à lui sous la forme d’une ambassade auprès de Kubilaï Khan. Après deux années de préparatifs, les Polo, père, fils et oncle, quittent enfin la cité des Doges pour rallier la Chine. Mais la route qui les attend sera longue et parsemée de multiples dangers.
Après Magellan, Mary Kingsley, Sir Richard Burton, Fawcett et Tenzing, la collection Explora des éditions Glénat accueille un diptyque consacré à celui qui a longtemps été considéré comme l’un des plus grands explorateurs, Marco Polo (1254-1324).
Écrit à six mains – celles de Christian Clot, Didier Convard et Éric Adam -, le récit de ce premier volet narre le voyage aller du trio familial. Il s’arrête d’abord sur les difficultés rencontrées durant la mise sur pied de l’expédition, en particulier pour obtenir que des missionnaires s'y joignent, avant d’évoquer les nombreuses péripéties jalonnant le parcours entamé en 1271. Épidémie de peste, déserts brûlants, tempêtes de sable, attaques par des peuples belliqueux, les aléas se succèdent, déterminant l’itinéraire et allongeant le temps nécessaire pour parvenir auprès de l’empereur mongol. Ils permettent également de souligner le caractère à la fois curieux, ingénieux et intrépide du héros dont l’humanisme certain, teinté d’une propension à sauver la veuve et l’orphelin, ressort également au fil des rencontres et l’affranchit des croyances européennes de son époque. Le long épisode consacré à la légendaire salamandre s’avère éloquent à cet égard, en confrontant mythe et réalité.
Entièrement au service de l’histoire, le dessin de Fabio Bono s’approprie au mieux les différentes étapes et décors de cette aventure, tout en sachant être expressif et imprimer le passage du temps sur les protagonistes. À travers les nombreux plans larges, les vues de Venise, de Saint-Jean d’Acre, des cités persanes ou du village troglodyte invitent autant au voyage que les étendues arides du Dasht-E-Lu et du Takla Makan paraissent fascinantes et mortelles. Autant d’impressions d’immensité ou de fourmillement que la colorisation de Dimitri Fogolin vient compléter et embellir.
C'est pour un périple fantastique et évocateur de mille contrées et beautés que Le garçon qui vivait ses rêves propose au lecteur de s'embarquer. Une évasion historique qui fait oublier quelques menus défauts et qui se poursuivra par la lecture enrichissante du dossier concocté par Christian Clot en fin d'album.
Je poursuis dans cette collection Explora ma quête des grands voyageurs. Parmi ces grands explorateurs, il était temps d'aborder l'un des plus célèbres d'entre eux à savoir Marco Polo. La préface signée par Christian Clot de la société des explorateurs français ne cache pas la polémique qui entoure ces voyages si fabuleux que l'on se pose la question de leur crédibilité. Pour autant, le parti pris est celui d'y croire ce qui a toujours été la version officielle.
J'avoue avoir pris du plaisir à découvrir cette vie riche d'un voyage qui a duré près de 24 ans pour découvrir le plus grand empereur de notre planète à savoir le Khan. L'empire s'étend de la mer du Japon à la mer noire. On ne peut pas faire plus vaste. Malheureusement, et une fois n'est pas coutume, cette aventure va se décliner en deux tomes. Il va falloir attendre pour la suite de ce long périple. En tout état de cause, une ballade bien instructive.