C
omme tous les enfants, Lucika a beaucoup d’imagination. Tout est ainsi sujet à découverte, à aventure ou à frayeurs. Et tant pis si son entourage trouve ses idées saugrenues.
En cent trente-quatre pages couleurs, Yoshitoshi Abe introduit sa petite héroïne quelque peu décalée, voire follette, et sacrément caractérielle, dont les tribulations teintées d’humour, ainsi que les bons mots, ne sont pas sans rappeler la pétulante Yotsuba de Kiyohiko Azuma (chez Kurokawa). Entre le daruma dont elle refait le portrait pour en équilibrer le regard, les nouilles étrangleuses de son bol de soupe et la boulette au poulpe disparue subitement de son contenant pourtant bien fermé, les motifs d’étonnement et de questionnement sont nombreux et donnent lieu à des situations souvent cocasses. Tout feu tout flamme, la petite héroïne ne cesse également d’interagir avec un entourage tour à tour interloqué, indifférent ou victime de ses facéties. Les saynètes sont illustrées par un trait rond et expressif qui glisse souvent vers la caricature, mais transmet bien l’ambiance générale de chaque scène.
Si Lucika Lucika se lit facilement, il lui manque peut-être un zeste de poésie pour séduire vraiment.
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