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iovanni a trouvé le squelette d’Ephrem, le moine qui occupait précédemment la grotte dans la falaise des Météores où il s'est retiré. Cette découverte, ainsi que le message – "Dieu n’existe pas" – laissé par le défunt remettent en cause les certitudes du jeune homme. Il décide alors de s’enfuir et de retrouver son ancien maître, l’astrologue Lucius. Mais à son arrivée, il ne trouve que mort et désolation.
Alors que le tome précédent évoquait la relation amoureuse entre Giovanni et Elena et l’apaisement des tourments du jeune paysan dans le mysticisme, cet épisode fait place à l’action. Le retour en Italie laisse espérer un recentrage du scénario sur la mystérieuse lettre qui aurait dû être remise au pape. Finalement, il n'en est rien et l'intrigue centrale s'éloigne derechef. L’aventurier malgré lui se retrouve à nouveau plongé dans des pérégrinations autour de la Méditerranée. Parti pour Jérusalem afin d’y venger le meurtre de son ex-mentor, il aboutira à Alger, repaire des pirates maures, en fâcheuse posture. L’histoire bien écrite et au rythme alerte se suit très plaisamment, soutenue par le travail d’un vieux briscard au dessin. Griffo, à l’aise avec ce seizième siècle, livre des planches fluides et lisibles qui, agrémentées de belles couleurs, constituent un support efficace et attrayant.
En laissant les lecteurs dans l'ignorance des enjeux, les auteurs prennent le risque d'en voir certains se lasser. Cependant, le périple de ce garçon qui pénètre le monde et qui s’ouvre aux mystères de son époque constitue un agréable divertissement.
Les tribulations du héros le conduisent malheureusement à finir esclave à Alger. Visiblement Giovanni a abandonné sa foi religieuse.
les dessins sont excellents mais le scénario traine un peu en longueur puisque finalement on ne sait toujours pas ce que contenait cette mystérieuse missive pour laquelle Giovanni est poursuivi.
Bref une petite perte de vitesse.
8/10.