Des comics et des artistes : de Jerry Siegel et Joe Shuster à Raina Telgmeier, en passant Brian Michael Bendis ou Peter Bagge, Christopher Irving survole l'histoire des comics via ses créateurs. Cette approche, qui met en avant les hommes est, certes, honorable, mais ne permet pas à l'auteur de vraiment approfondir les différents courants et autres « révolutions » qui ont traversé la BD made in USA. Format restrictif oblige, le journaliste n'alloue que deux ou trois pages maximum à chacun des intervenants. Cette contrainte éditoriale empêche tout développement ou véritable mise en perspective. À peine jetées sur le papier, informations et anecdotes sont immédiatement remplacées par d'autres, comme si le temps d'attention du lecteur était compté. Résultat, la lecture est hachée et peu inspirante.
Des portraits signés par le célèbre photographe Seth Kushner « emballent » ces propos. Ces clichés, très léchés, souvent dramatiquement mis en scène et en lumière, permettent de donner un visage à ces travailleurs souvent inconnus du grand public. En plus de ces images, de nombreuses illustrations et une mise en page au cordeau participent à faire de cet ouvrage un « beau livre ».
Malgré un panel d'invités remarquable (il ne manque que Robert Crumb et Alan Moore au générique) et un travail d'édition pointu, Des comics et des artistes n'est malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions.
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