D
e retour d’Argentine où elle tentait de mettre la main sur un ancien dignitaire nazi, Dora vit maintenant à Bobigny. Elle y a rapatrié ses archives personnelles sur les tortionnaires qui se sont échappés à la fin de la guerre. Son quotidien se partage désormais entre amis et famille, travail et intérêt pour la chose politique. En toile de fond, l’Algérie. Et le parti communiste, très actif dans son quartier.
Avec Dora, Minaverry a, semble-t-il, trouvé le juste équilibre entre fond historique richement documenté et fiction de qualité. Le personnage principal, qui prête son nom à la série, est d’ailleurs le pilier central d’un scénario extrêmement rigoureux, mais qui laisse une grande place à l’émotion. Il y a chez cette jeune fille, très mûre pour son âge, une envie de découvrir le monde, un enthousiasme, une joie de vivre malgré tout, en même temps qu’une certaine mélancolie présente en permanence. Le rythme est d’ailleurs plutôt lent, contemplatif, en accord avec un graphisme en noir et blanc d’une élégante sobriété. Les quelques inserts de couleurs vives, parcimonieux, viennent relever l’ensemble, lui donner comme un petit goût de piment aux moments opportuns. De nouveau, la justesse dans le dessin rappelle celle du ton général de l’histoire. Dès la couverture, l’auteur place l’amour au centre du récit. Amour lesbien, comme le laissait suggérer le premier tome. Amour tout court, serait-on tenté de répondre. Amour décrit avec un mélange de calme et de fougue, d’empressement dû à la confusion des sentiments et de douce sérénité.
Après deux volumes au charme évident, Dora s’apprêterait-elle à connaître de nouvelles aventures ? On ne peut s’empêcher de le souhaiter, tant elle a su séduire par sa sympathie, sa beauté, sa personnalité qui, toujours, la pousse à ne rien lâcher et à saisir toutes les opportunités
J'avais beaucoup apprécié le premier tome, qui comportait une dose d'aventure au goût de véracité tout particulier... Le tome 2 m'a fait un peu peur. J'ai trouvé son début laborieux, et je ne retrouvais plus le charme de cette jeune femme vue dans le premier tome, qui se découvrait dans sa chasse au Nazi...
Mais en persévérant un peu, entre son identité sexuelle assumée, son engagement auprès des indépendantistes algériens et le contexte de cette période, l'équilibre instable et merveilleux du premier tome se recréer, et la lecture redevient tendue et avide...
Une lecture vraiment différente de la grande production, qui pointent des éléments de notre histoire assez peu connus... J'ai beaucoup aimé !