L
es créatures ont transformé la cité de Kirgräd en brasier. Le roi est mort et la princesse Tifenn prend le commandement des rescapés. Elle compte demander asile à un ancien allié de son père sans savoir si celui-ci acceptera. La route est longue et pleine d’embûches. Entre le dénuement, les marais, le froid, les monstres ailés et les brigands, il faut également veiller à ce que les rancœurs ne viennent pas embraser la colonne des réfugiés. Parmi eux, Ioen et Arzamas vont devoir passer outre leurs ressentiments.
Christophe Bec s’attaque à l’héroïc-fantasy en avouant qu’il s’agit pour lui de se faire plaisir en rendant hommage à un style qu’il avait adoré durant son adolescence. Le premier album interpelle effectivement par son classicisme et ses références (Thorgal, Le seigneur des anneaux, (/i]…), et un récit se déroulant dans un univers post apocalyptique peuplé de guerriers en armures, une sorcière, une héritière du trône à « cueillir », une prophétie, un élu… Le contexte transpire le désespoir, la violence et la fin du monde.
Le deuxième tome est l’occasion d'évoluer vers quelque chose de plus "adulte". Des failles apparaissent dans l’académisme, l’auteur s'approprie le genre, en plus d’installer tranquillement son background et ses acteurs. Il ne se lance pas dans les grandes manœuvres guerrières, même si les scènes d’action sont bien présentes.
Le troisième opus monte clairement en puissance en termes de rythme et d’intensité. Les principaux protagonistes se confrontent les uns aux autres. Le voile entourant les origines d’Ioen se lève et la prédication s’éclaire sans que tout soit pour autant bien fixé, la magicienne semblant manipuler plus qu’elle ne sert.
Le roi Ti-Harnog, avant-dernier chapitre de la saga, s'inscrit dans cette voie. Le scénariste suit une trame classique en décrivant l’exode du peuple de Kirgräd vers la forteresse du souverain. À nouveau, il bouscule pourtant une linéarité trop prévisible. La longue errance à laquelle il les soumet lui permet de faire jouer un rôle à tous ses protagonistes, de livrer des pièces du puzzle tout en maintenant le suspense sur l’implication des êtres venus des étoiles, l’origine des monstres qui dévastent la contrée ou encore l’accomplissement de la prophétie.
Une nouvelle fois, le travail d’Iko, un jeune dessinateur italien, impressionne. Son trait réaliste offre des décors évocateurs, beaux ou angoissants, à travers des vues panoramiques spectaculaires et des ensembles architecturaux détaillés. Les personnages sont expressifs et bien campés. Le cadrage est dynamique malgré une relative surcharge des planches du fait de l'abondance de cases. Les séquences mettant en scène les dragons sont saisissantes, dignes d’un grand spectacle hollywoodien.
Dans un genre où beaucoup trop se contentent de la facilité et de la redite, Ténèbres séduit et laisse espérer un dénouement ambitieux.
J’adore cette série même si c’est vrai que l’histoire n’avance pas trop dans ce tome 4, je trouve quand même l’ambiance vraiment excellente. Les réponses se dévoilent à petites doses mais je trouve que les personnages prennent de l’épaisseur. Les dessins sont très bons je trouve et c’est peut-être ça qui apporte un plus à l’histoire. Normalement, il y a un 5ème et dernier tome après celui-ci mais je me demande si cela va vraiment suffire.
Par contre, j’ai galéré pour trouver ce tome 4 d’occasion. Il est Quasiment introuvable.
Peut-être qu’un intégral sortira dans les prochaines années, qui sait?
Malgré un dessin et des couleurs magnifique, Ténèbres souffre d'un scénario assez convenu et ce à partir du tome 3 et de cette longue marche qui fait perdre au récit sa crédibilité; sans parler des personnages stéréotypés, des événements et rebondissements maintes fois vu dans la bd d'heroic fantasy.
Mais le plaisir est bien là et c'est l'essentiel.
4ème tome d'une excellente série.
La lecture de cet album est prétexte à relire les 4iers opus et c'est un vrai bonheur.
Comme pour les tomes précédents ce n'est pas le scénario qui fait la force de cette série mais belle et bien ces dessins.
L'histoire d'Ioen commence à prendre forme et les mystères se révèlent lentement. La trame reste ultra-classique mais très bien réalisée. On aurait aimé plus de profondeur dans la personnalité des différents personnages.
Mais finalement qu'importe puisque la puissance des dessins efface tout. Iko est un véritable artiste qui nous éblouie à chaque page.
Si vous ne connaissez pas cette série et que vous aimez les belles illustrations précipitez-vous chez votre libraire pour la découvrir. Je prends le pari que peu seront déçus.
4ème tome sur 4 a avoir la note maximale.
10/10.
C’est tout d’abord le travail graphique attrayant des couvertures qui m’a convaincu de feuilleter Ténèbres chez Librairie 16. C’est juste magnifique et illustre parfaitement l’atmosphère d’Heroic-Fantasy que l’on retrouvera en parcourant les pages : guerriers aux parures énigmatiques, cités façonnées de bâtiments colossaux qui fourmillent de détails, marâtre perverse … mais surtout d’imposants dragons qui seront la menace permanente de ce récit. Donc une mise en forme détaillée comme par exemple l’introduction de l’architecture d’une ville sur 3 planches sans bulles, décrivant l’arrivée d’un messager. C’est fantastique et cohérent à la fois, de la pure magie. Un très beau dessin d’Iko donc qui peut rappeler certaines BD de Jean-Claude Gal, comme sa série « Arn ». La trame scénaristique de Bec reste assez classique au demeurant, pas de grosses surprises pour les aficionados de cet univers D’HF. Mais ça tourne suffisamment bien pour nous projeter dans les aventures du héro et rafraichir les souvenirs de nos années de rôlistes.