L
e pays d’Alstavik est au bord du gouffre. Miné par une guerre fratricide, il doit faire face à une attaque de guerriers celtes et, surtout, au retour des centaures qui viennent réclamer vengeance après avoir été ignominieusement attaqués dix ans auparavant. Pour sauver son peuple de ces dangers et du joug de son frère – tyran fou et cruel –, Sigval va devoir faire des choix remettant en cause les fondements du royaume.
Konungar est une série mélangeant mythologie nordique et grecque où il convient simplement d’oublier toute référence pour mieux se laisser porter par le souffle épique de cette saga. Point d’intrigue alambiquée – même si le scénariste a réservé quelques surprises –, juste une aventure, une lutte entre le Bien et le Mal, l’honneur et la lâcheté, la soif et le poids du pouvoir. À l’image des deux tomes précédents, Sylvain Runberg rend le tout cohérent, les évènements se déclinant habilement, avec émotion, sans autre artifice que celui de confier une grande place au graphisme. En effet, une fois le brassage entre codes propres au manga et au franco-belge accepté – tel que les corps démesurés de certains protagonistes –, il est facile de se laisser entraîner par la puissance du dessin de Juhzen. Ses cadrages dynamiques et l’élégance de son trait participent pleinement à l’aspect homérique de cette épopée.
Son caractère un peu abrupt réserve peut-être Konungar aux amateurs de Fantasy, mais ceux-ci devraient y trouver leur compte.
Cette histoire nordique fait revivre tout un panthéon de créatures merveilleuses magnifiées par le graphisme de juzhen. Il est vrai qu'il s'agit de la ènième histoire du combat du bien contre le mal, de la vérité contre le mensonge, de la tolérance contre le rejet de la différence; mais on se laisse porter et on en ressent beaucoup de plaisir. Bref une réussite dans la veine des 2 tomes précédents.