« Tu es tendu », dit Mathilde. Et bien qu'il le nie, Fabien a toutes les raisons de l'être dans ce TGV Paris-Angers. Il va rencontrer le clan de sa copine : les deux frangins, le père, la bonne, et tomber dans un piège inextricable. Agent de surveillance du Musée du Louvre, après avoir subi les quolibets des Angevins sur son métier et esquissé une pique humoristique vite interprétée comme une provocation, il est traîné jusqu'à la fierté des Benion : leur magasin de meubles et, surtout, l’aïeul à l'article de la mort, le fondateur de leur dynastie de nouveaux riches. Lors de ce périble, l'un des frères monte fouiller une malle dans le grenier et en extrait une abominable croûte qu'il soumet à l'expertise du nouveau gendre, qui, mal à l'aise, tente d'esquiver la réponse par une jargonnade. Hélas, sa future belle-famille la comprend comme une éloge, pire : comme un serment. Sans s'en rendre compte, le jeune homme vient de s'engager à faire exposer « Le chien qui louche » au Louvre avant que le grand-père ne décède. Et les Benion sauront comment lui rappeler sa « promesse »...
Démarré comme une chronique du couple ordinaire, Le chien qui louche se transforme avec beaucoup d'humour en une balade artistique avec l'introduction du personnage central : le musée et ses admirateurs plus ou moins mystérieux. Fabien déambule dans les salles, au milieu des statues et des tableaux, des habitués et des touristes pressés. Mi-fasciné, mi-blasé, accompagné de l'étrange monsieur Balouchi, il entraîne le lecteur vers une réflexion sur l'Art et sa perception, ainsi que sur les raisons qui font qu'une œuvre puisse être accrochée en ces lieux. Etienne Davodeau bascule doucement son histoire dans l'absurde, entre les exigences délirantes de la beaufitude et l'assistance d'une mystérieuse société secrète qui fait irruption dans la routine du héros. Seules les scènes finement observées entre les deux amoureux apportent à ce récit décalé son ancrage dans le réalisme du quotidien.
Hymne d'amour au Louvre, Le chien qui louche sème son grain de folie dans le train-train parisien. Savoureux.
Avec les années, je suis devenu beaucoup moins réceptif aux oeuvres d'Etienne Davodeau. Et pourtant, c'est notamment par cet auteur que j'ai découvert le genre roman graphique à la française. Il faut dire que depuis, j'ai fais plein d'autres découvertes qui correspondaient mieux à mes aspirations.
Nous avons une oeuvre qui rend hommage à la république et au Louvre ou les deux à la fois. l'angle choisi sera celui de l'un de ses gardiens Fabien qui aime son métier mais également sa nouvelle compagne dont la famille ne sera pas facile à maîtriser en raison de leur arrogance de riches propriétaires. Ainsi un tableau représentant un chien qui louche doit absolument entré au Louvre comme une marque de reconnaissance. C'est futile et même indécent par rapport à notre époque où tant de gens souffrent. Moi, je ne les ai pas trouvé sympathique...
Maintenant, ce récit loufoque est parfaitement maîtrisé. Le dessin est toujours aussi bon. La lecture s'avère agréable car très légère. Et nous découvrons sous un autre jour le plus grand musée du monde. Que demander de plus ? Un chien qui louche ?
Lecture sympa qui file le sourire. Le scénario est cocasse mais bien fichu, les personnages bien trouvés; les dessins sont chouettes. C'est la chronique d'un couple ordinaire, qui va se retrouver embarqué dans une histoire farfelue à partir d'un quiproquo initial. Cela n'a pas la même profondeur que les reportages-BD desquels Davodeau est coutumier, mais cette fiction est agréablement divertissante. J'ai bien aimé.
Album sympa et sans prétention pour un bon moment de BD qui permet de garder le sourire. Un scénario original (mais complètement fictif cette fois-ci) qui nous change des excellents reportages comme "Rural", "Les ignorants" et "Cher pays de notre enfance". A lire si on aime le ton léger d’Étienne DAVODEAU et les relations humaines.
Une histoire originale, un cadre inhabituel (le musée du Louvre), des personnages plus vrais que nature et quelques dialogues amusants. Voilà ce que je retiendrai principalement de cet album. C'est déjà pas mal. Sans compter les questionnements et les débats que soulève l'auteur sur l'art en général et la notoriété, méritée ou non, des artistes.
Mais voilà, je n'ai pas éprouvé d'autres sentiments que la sympathie une fois l'album refermé. Ce n'est ni touchant, ni prenant, ni haletant, ni hilarant, ni ... Bref, c'était sympa.
"Le chien qui louche" est une comédie naïve et loufoque réalisée par un Étienne Davodeau plus connu pour ses chroniques sociales et ses BD-reportages (les Ignorants). Le scénario de cette BD est sans doute un peu saugrenu, mais je me suis fait surprendre. Le tour de force de l’auteur est de réussir à construire une histoire cocasse dans le quotidien d’un couple banal. J’ai donc passé un agréable moment avec des personnages à la fois surprenants et ordinaires.
Mais dans cette histoire, les vraies stars restent l’art en général et le Musée du Louvre en particulier. Et on comprend mieux la part belle réservée au Louvre lorsqu’on sait que c’est le musée lui-même qui a passé commande à Étienne Davodeau.
http://bdsulli.wordpress.com/
Depuis des années , je suis de très près le travail d'Etienne Davodeau. J'adore particulièrement ses chroniques sociales comme "Rural!" ou encore Un homme est mort. Après le très réussi Les Ignorants,je m'attendais à une nouvelle chronique autour du monde de l'art.
Mais, petite déception, j'ai trouvé cette aventure légère,très éloignée du Davodeau habituel, et puis quelque peu irréaliste avec cette Répubique du Louvre . Et puis, sans jeu de mot, je n'ai pas accroché au fameux "tableau".
La visite des beaux-frères au musée du Louvre m'a sérieusement fait songer à celle à celle décrite par Emile Zola dans" L'Assommoir" lorsque Gervaise, et son nouveau mari Coupeau, visitent le Louvre, en compagnie de sa belle famille.
Sinon,quelques bonnes idées à travers le travail de Fabien, comme agent de surveillance.J'aurai préféré voir cet aspect plus développé dans ce récit.
Un livre qui se lit avec plaisir mais qui s'oublie vite.
Fabien, gardien au Musée du Louvre à Paris (le veinard) a de quoi être nerveux ; aujourd'hui sa compagne le présente à son "clan". Et ce qui l'angoisse dans le train n'est rien à coté de ce qui l'attend ! Et pourtant quel accueil chaleureux de cette famille de province, boutades et humour campagnard, Fabien sera achevé par la sacro-sainte visite du musée familial : l'Entreprise Benion & Fils, fabricant de meubles depuis 150 ans. Et le petit-fils de l'ancêtre fondateur, lui-même arrière-grand-père de la belle Matilde, est toujours là, aux portes de la mort, il faut le dire. Cette sympathique famille, tenant là un "professionnel de l'Art", se sens investit de la grande mission de lui faire estimer un tableau de l'ancêtre dâté 1843, une horreur rien d'autre à dire, mais Fabien, en ce premier contact avec la belle-famille, ne se prononce pas vraiment, et cela va l'entraîner dans une aventure rocambolesque.
Encore une fois Davodeau est éblouissant ; la chronique sociale, les petites histoires familiales c'est son truc à lui. Evidement l'histoire tourne parfois un peu à l'invraissemblable et l'étonnement nous ravit. Il y a aussi la petite histoire d'amour entre Fabien & Matilde, les petits jeux amoureux, les réflexions, les remarques et embrouilles quotidiennes... bref que du bonheur dans ce livre aux dialogues salés et sucrés où l'auteur, fidèle à lui-même- met en avant les relations humaines.
Davodeau a un petit point faible sur les dessins pas toujours bien. La perfection ce n'est pas son coup de crayon, on le sait, mais quand même une tête sans yeux ou des mains crochues... bof, sinon chef-d'oeuvre à mettre en avant dans votre musée personnel du L... livre.