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raumatisé par l'occupation allemande et dégoûté par l'attitude de son père, Yvon décide, la Libération venue, de tout plaquer et de partir s'installer au Congo belge. Même si la vie n'est pas facile dans cet immense territoire où tout est à construire, il réussit, à force d'abnégation et de dur labeur, à trouver un certain équilibre et fonder une famille.
Basé sur les souvenirs du grand-père de l'auteur, Les jardins du Congo est un titre qui suit la tendance des récits-témoignages historico-familiaux qui ont fleuri sur les étals ces dernières années. Nicolas Pitz, auteur ayant fait ses premières armes chez le défunt éditeur participatif Manolosanctis, propose une chronique au fil tourmenté, malgré quelques épisodes remplis d'espoir. En effet, la vie de son aïeul a été marquée par plusieurs incidents tragiques qui laissèrent ce dernier psychologiquement très miné. Malheureusement, le scénariste peine à transmettre toute l'intensité dramatique de cette trajectoire. La première partie – la guerre – souffre de dialogues d'une grande pauvreté, tandis que, quoique prometteur, l'exil africain se révèle un brin monotone. Seuls la conclusion de l'album et les incidents provoqués par l'indépendance de la République du Congo permettent de donner un peu de souffle à la narration. Trop centré sur son protagoniste principal – nombre de personnages secondaires auraient gagné à être plus développés -, le scénario demeure au niveau de l'hommage respectueux, alors que cette destinée aurait pu présenter une image vibrante de toute une génération.
Graphiquement, sans être fondamentalement gauche, le style du dessinateur manque de maturité. Le trait, qui rappelle par moments celui de Jérôme Jouvray, reste très inégal tout au long des pages. Alors que les animaux occupent un très grand rôle dans l'évolution du héros, les illustrations de la faune sont particulièrement peu attractives. Seules la mise en scène et la construction des planches offrent un peu d'air : tous les éléments sont bien en place et rendent la lecture aisée.
C'est un portrait sans concession qui est réalisé par l'auteur de ce personnage d'Yvon. Ce dernier n'a pas été épargné par la vie car il doit se cacher dans la forêt des Ardennes durant les 4 années de l'occupation allemande durant la Seconde Guerre Mondiale. La Belgique était pourtant un pays neutre.
A la fin de la guerre, il part tenter une nouvelle vie pleine d'espoir au Congo, la province coloniale belge. Il va travailler dur mais il réussira à force d'exploitation de ses travailleurs noirs. Cependant, c'est sans compter l'aspiration à l'indépendance...
J'ai aimé car on a le point de vie d'un local qui a développé le Congo avant de tout perdre et que ce pays indépendant sombre malheureusement dans le chaos. C'est sans concession car le racisme est bien présent dans cette société blanche qui exploite les noirs comme au temps de l'esclavage.
La lecture a été assez fluide malgré un découpage historique se situant à deux périodes différentes de la vie d'Yvon. On arrive mieux à comprendre ses choix de vie. C'est parfois un récit assez intimiste mais qui se situe dans la mouvance de l'histoire. On est également loin des clichés habituels.
C'est avant tout un amour pour la terre du Congo et notamment ses magnifiques jardins avec sa flore et sa faune. Bref, un bon moment de lecture qui nous en apprend plus sur l'histoire de la Belgique et de son rapport avec le Congo.
Je n'ai jamais écrit d'avis sur ce site, pourtant, je m y promène souvent. Mais pour une fois, je ne suis pas d'accord avec la critique. Je trouve que "les jardins du Congo" est une bédé réussie. Le dessin colle parfaitement avec l'histoire et ne manque pas de panache, les couleurs, l'atmosphère, l'ambiance générale sont des plus réussies. Je trouve l'histoire très bien amenée. En effet trop de bédé s'écrase sur le jugement trop facile d'une colonisation désastreuse. Ici, il n'y a pas de jugement, juste une vision très humaine des faits. Le héro, je ne l'aime pas, peu bavard, illettré (je pense que c'est pour ça qu'il ne parle pas beaucoup), niais,ne prend que les mauvaises décisions, mais Nicolas Pitz arrive à nous y attacher. C’est une aventure profondément humaine, le reflet d'une époque révolue.
Le fait que cela soit un témoignage. (Il y a de vrais photos à la fin de l'album) renforce encore un peu plus l'humanité de ce bouquin.
j'ai été très émue !