L
es festivités célébrant l’arrivée du nouveau grand conseiller du roi Robert battent leur plein à Port-Réal. Si la fille aînée d’Eddard Stark semble y goûter, ce dernier tente de naviguer entre courtisans et comploteurs pour servir au mieux la Couronne, tout en continuant à enquêter sur la mort de son prédécesseur. En route pour leur château de Winterfell, son épouse rencontre dans une auberge celui qu’elle soupçonne d’avoir voulu assassiner l’un de leurs fils. Oubliant toute prudence, elle le prend à partie ; une décision qui pourrait bien menacer la paix royale. Très loin de là, la belle Daenerys Targaryen tient tête à son frère, héritier exilé du royaume, sans savoir qu’une ombre plane sur elle et son enfant à naître.
Saga-fleuve mêlant fantasy, politique et géostratégie pour un jeu des trônes haletant et cruel, Le Trône de fer (A Song of Ice and Fire, en anglais) de George. R. R. Martin constitue sans doute le must have du moment pour tout amateur du genre. Son adaptation en série télévisée par HBO s’avère plutôt réussie (la quatrième saison est en cours de tournage) et a su brillamment relever le défi du passage du papier à l'écran. La version en bande dessinée, initiée par l’éditeur Dynamite Entertainment et proposée en français par Dargaud, laisse, elle, un goût un peu amer et peinera à convaincre les connaisseurs.
Le troisième volet reprend les défauts des précédents. La mouture concoctée par Daniel Abraham se révèle très fidèle au texte, trop peut-être. Bien que cela permette de favoriser la description de l’univers mis en scène et d’approfondir les personnages en développant leurs pensées, la narration y perd en dynamisme et devient lente, voire poussive. Pour autant, les allers-retours entre les différents lieux de l’action sont maîtrisés et le lecteur ne s’y perd pas. Il faut également reconnaître que le caractère de plusieurs intervenants – lady Lysa Arryn en tête – est plutôt bien rendu et colle avec l’image qui en ressort dans les romans.
En revanche, le graphisme et la colorisation de Tommy Patterson n’enthousiasment guère, que ce soit par sa propension à dessiner des protagonistes stéréotypés et qui se ressemblent vraiment trop, ou en raison de quelques gros plans plutôt ratés sur les visages. Sans compter que la plastique trop avenante des beautés en fleur tout juste nubiles jure fortement avec leur âge supposé – mais, probablement, faut-il nourrir l’imaginaire de quelques-uns, tout en rendant certaines relations plus acceptables.
Ce Game of Thrones n'a rien de franchement attirant et n'apportera pas grand-chose à l'aficionado qui lit et/ou regarde déjà la série. À oublier.
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