U
n appartement dont on ne s’échappe pas, des colocataires aux terribles accès de folie… Ter en a marre ; il veut s’enfuir. Alors qu’une échappatoire se dessine, d’une simplicité presque risible, il laisse les autres à leur enfer et part explorer cet Abaddon, immeuble aux multiples recoins dont chacun semble receler sa part de démence.
De chambre en chambre, Ter suit un fantôme, réminiscence de son passé, d’une vie de soldat qui lui revient par bribes. Toujours, il y a cette résonance entre ce qu’il vit et ce dont il se souvient. Images fugaces d’un vieux porno. Éclats d’obus. Et une mère absente, dont l’ombre se projette dans cette réalité fantasmée. Se muant en véritable quête œdipienne, le parcours en huis clos se poursuit, inlassablement, vers celui qui, peut-être, détient les réponses. Le propriétaire sait-il tout de tout ? Une fois de plus, entre attentes et concrétisations, il y a un gouffre, celui de l’oubli, d’une mémoire et d’un espace qui jouent les trouble-fête.
Le récit, tel une boucle, prend la forme d’une sphère impitoyable et maintient les âmes prisonnières. D’un lieu, mais aussi d’eux-mêmes. Claustrophobes, ils le sont ou le deviennent, ces pantins dont jamais les fils ne se rompent. Soumis à cette tension, à cette pulsation qui ne trouve d’exutoire que dans la violence ou le sexe, chacun suit son obsession, remède illusoire dans cet univers dont personne ne détient la clé.
Lire la chronique du premier tome
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