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ls ont entre 14 et 17 ans, leurs mères sont prostituées ou ex-prostituées, leurs pères sont alcooliques, violents ou inconnus. Ils traînent dans le secteur des bars à tapins du Majorque des années 80. Ils fument, boivent, se droguent et se battent. Hormis Gabi, le narrateur, ils sont condamnés à mourir jeunes. Pour occuper leurs longues journées et se faire de l'argent de poche, ils guident les soldats US vers les bordels, vendent des journaux et ont d'autres activités un peu moins honnêtes.
Histoires du Quartier (Historias del Barrio) est la première bande dessinée réalisée par Gabi Beltrán, illustrateur, en tant que scénariste. Sur une succession de chapitres indépendants liés à chaque recoin exploré, il dévoile des pans de son adolescence dans les quartiers chauds de Palma. Gosse laissé à la rue par des parents indignes, il dessine et lit à ses heures perdues, entre un braquage ou un service rendu à un vieil alcoolique. Le trait au crayon gras et les profils aquilins du grand prix espagnol de la BD 2009, Bartholomé Segui, et le choix d'une colorisation sombre et sobre accompagnent l'espoir et la tendresse nostalgique qui naissent envers ces enfants perdus. Paradoxe pour un sujet qui fait d'ordinaire la chronique des faits divers et ne suscite que commentaires vengeurs des lecteurs.
Le portrait d'une jeunesse délinquante, sans pathos ni jugement : une lecture sympathique qui coïncide avec l'actualité législative.
Palma de Majorque, dans les années 1980. Chaque recoin du quartier où vit Gabi a une histoire à raconter. Adolescent, il traîne avec ses copains dans les rues de son petit monde en essayant de comprendre ce qui s'y passe et se forge une expérience de vie inoubliable.
Entre la drogue, les prostituées et les menus larcins, Gabi se réfugie dans la littérature, le dessin... et découvre que les différences sociales représentent parfois des frontières infranchissables.
Je mets 4 étoiles alors que c'est seulement la première bande dessinée de l'auteur Gabi Beltran. C'est son histoire personnelle dans les quartiers de Palma de Majorque qui nous est contée et cela ne sera pas triste ! J'ai beaucoup aimé ces tranches d'histoires qui le mettent en scène alors qu'il n'a que 14-15 ans c'est à dire l'adolescence. Il signe ici un récit d'une sensibilité rare tout en nuances.
Ces enfants de ce quartier sont des adultes précoces car leurs mères sont des prostituées et les pères sont violents et alcooliques. Chaque chapitre est une tranche de vie indépendante qui met l'accent sur un aspect. Bref, c'est le portrait d'une certaine jeunesse loin des quartiers riches. Forcément, il y a de la délinquance. Cependant, avant de juger, il faut lire cette oeuvre pour se faire une idée et avoir alors une certaine compréhension.