L
a République a ses raisons que le cœur ignore ! Telle semble être la maxime d’Andrea Dandolo, premier édile de la Sérénissime en cette année 1342. En effet, pourquoi tant de hâte et d’acharnement à vouloir la perte de son enfant, Marina ? Cette question pourrait trouver réponse sept cents ans plus tard, alors que l’épave de la Pantegana (le rat en vénitien) est exhumée de son cimetière de vase.
Depuis quelques années, avec des titres comme Les Folies Bergère, L’élève Ducobu, Le client, Schumi, La peau de l'ours, Maître Corbaque ou Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre qui lui reprisait ses chaussettes ?…, Benoit Drousie fait preuve d’un talent pour le moins éclectique. Une telle réussite dans des registres aussi variés a de quoi susciter des interrogations et n’y aurait-il pas un domaine où le scénariste belge puisse s’illustrer avec moins de brio ? A priori, la fresque historique en est exclue, car une fois encore – dusse sa modestie en souffrir – Zidrou frappe fort et juste.
Prenant pour pitch l’obsession d’un historien pour la fille maudite d’un doge du XIVe, le récit passe d’une rive à l’autre de l’Adriatique aussi aisément qu’il navigue à travers les siècles. Les enfants du Doge est une histoire noire comme les âmes, dure tel le Moyen Âge, mêlant sans ménagement les fioritures des processions de Saint-Marc à la misère de Doulopolis ou aux scabreuses circonvolutions des guerres vénéto-ottomanes. Campant fermement la psychologie de ses personnages grâce à des dialogues taillés au cordeau, l’exilé madrilène installe son récit dans la densité et l’intensité. Toutefois, rendons justice à Alemanno Matteo - compagnon de longue date depuis Mèche Rebelle et proTECTO - sans qui cette épopée maritime ne serait pas ce qu’elle est. Par un trait réaliste et dépouillé, mais surtout grâce à sa mise en couleur, l’album prend une indéniable dimension picturale en totale osmose avec les tonalités du scénario.
En ce début septembre, Marina fait une apparition remarquée dans le flot des parutions de cette rentrée… Uno molto bello fumetto !
Le scénario m'a initialement beaucoup plus avant de finir par être sans beaucoup de surprise. De belles trouvailles, mais le récit s'essouffle, et l'alternance passé/présent ne suffit pas à tenir en haleine le lecteur.
Zidrou est typiquement l'auteur qui suscite actuellement mon intérêt. Ses scénarios sont particulièrement soignés et me parlent. Je découvre une Venise chargée d'histoire au-delà de la carte postale touristique. C'est parfois cruel mais cela demeure réaliste jusque dans les moindres détails. On sent une grande recherche historique derrière cette oeuvre.
Le destin de Marina, la fille mal-aimée du Doge, est passionnant à suivre. Il est lié à la prédiction de la disparition de la Sérénissime d'où un double récit temporel. On ne comprend pas encore tous les liens mais je sais que cela va venir.
Je découvre que cette oeuvre est mal jugée et particulièrement sous-estimé à tort. Certes, elle semble dénuée d'espoir car c'est parfois très dur. Les souffrances, les tortures, les actes de vilenies: rien ne sera épargné aux lecteurs dans cette descente aux enfers sur fond maritime. Cependant, j'ai été transporté dans la grande aventure sur fond historique entre le sultanat turque et ses relations avec la puissante cité marchande.
Les paysages de Venise sont sublimes. Au dessin , Mattéo assure incontestablement pour nous livrer un travail plus qu'honorable. Bref, l'association de ces deux auteurs fonctionnent à merveille pour notre plus grand plaisir. Marina est l'une de ses séries à découvrir...
Un peu decu par les dessins de "MATTEO " car pour parler de Venise , ils me paraissent manquant de" grandeur " , et le scenario sans surprise , bof
Franchement keylargo change tes lorgnons car le dessin est très bon, au-dessus de la moyenne en tout cas que bien des productions bâclés dont les éditions Soleil inonde le marché. " ce noircissement outrancier du récit " Alors là je vois pas ???. Très belle histoire digne d'un scénario d'une série TV, d'ailleurs cette BD portée à l'écran serait magnifique. Belle couleur style aquarelle, 2 premiers épisodes bien aboutis, la suite va se faire attendre, un bon 18 sur 20.
J'ai été très déçu par le dessin, faible, et ce noircissement outrancier du récit qui tend presque vers le gore. Le trio amoureux des scientifiques vient comme un cheveu sur la soupe. Aïe!