E
n 1943, les aspirations de Junpei, seize ans, virent au drame pour lui et les siens. En fait de pilote de chasse, c’est à une mission suicide que l’invite son pays.
En 1945, quatre enfants placés à la campagne tentent de rallier Tokyo pour y retrouver leurs familles respectives. En route, ils rencontrent un Américain fugitif qui cherche à rejoindre sa femme japonaise et leur fille.
Dix ans plus tôt,, la coqueluche de l’équipe nippone de base-ball brille sur le terrain aux États-Unis. Espérant intégrer le championnat national, son rêve se heurte aux tensions diplomatiques qui ne cesse de croître.
Marchant dans les traces de Tonkam à la fin des années 90, Ki-oon rééditent plusieurs œuvres de l’auteur de City Hunter sous le label « Les trésors de Tsukasa Hojo ». Outre le premier tome de Sous un rayon de soleil, les mangavores peuvent (re)découvrir La mélodie de Jenny, un recueil composé de trois récits évoquant les existences chamboulées de différents personnages pendant la Seconde Guerre mondiale ("Aux confins du ciel" et "La mélodie de Jenny") ou peu avant ("American dream"), retraduit et augmenté de planches en couleurs pour l'occasion. Les histoires sont emplies de beaucoup d’humanité et, tout en évitant la mièvrerie, s’avèrent poignantes, notamment les deux premières, plus tragiques. Bien que classiques dans leur forme et un peu convenues, leur fond retient sans peine l’attention grâce au talent narratif du père de Cat’s eye. Des espoirs de Murakawa brisés sur l’autel de l’Histoire au sacrifice par Junpei, cueilli dans la fleur de l’âge, au nom de la défense jusqu’au-boutiste de la patrie, en passant par l’amitié condamnée entre des gosses et leur compagnon d’infortune, Hojo parvient à toucher par l’universalité des situations abordées. Côté dessin, le lecteur retrouve la patte du maître, son trait réaliste autant qu’expressif, une grande variété de cadrages et quelques scènes teintées d’humour visant à désamorcer la tension dramatique.
Une réédition qui mérite de s'y arrêter, pour le plaisir.
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