L
a Terre a subi une catastrophe, la lumière solaire est maintenant obscurcie en permanence par un épais voile nuageux. Ce nouvel environnement a permis aux vampires de prendre possession de la planète et la race humaine est en voie d’extinction. Dans une ville espagnole, deux adultes ont recueilli quatre enfants et tentent de survivre. Les provisions venant à manquer, ils doivent tenter une sortie pour rejoindre un bastion humain. Aucun monstre n’ayant été aperçu depuis quelque temps, le péril semble faible. Toutefois, le danger ne tarde pas à surgir et les survivants du petit groupe doivent leur salut à l’intervention de Nil. Ce sauveur a rapidement un comportement suspect et révèle des capacités bien étranges.
Le scénariste de l’excellent Manoir des murmures revient avec un récit post-apocalyptique dans lequel évoluent des créatures chères à Bram Stoker et Anne Rice. Cette annonce peut faire frissonner tant le gros blockbuster hollywoodien semble proche. L’aspect « survival » - la traversée de l’Europe sous la menace des suceurs de sang afin d’atteindre un hypothétique havre de paix - peut bien sûr y faire penser. Cependant, l’habilité de la narration sort bien vite l’album des standards du genre grâce, d’une part, à une intéressante définition des personnages et, d’autre part, aux zones d’ombres qui entourent Nil. Les quelques flashbacks qui le concernent font naître une réelle envie d’en savoir plus, de même que le fait que certains anciens compagnons tiennent à ce qu’il réintègre leur clan.
Cette fluidité se trouve renforcée par le travail de Manuel Garcia. Fort de son expérience chez Marvel (Avengers, Mystique), DC Comics (Robin, spectre) ou Dark Horse (Star War Galaxy), le dessinateur espagnol livre un dessin réaliste, nerveux et expressif, au cadrage bien choisi. Agrémentée des couleurs de Javi Montes, l’ambiance de ce monde en pleine décrépitude est palpable.
Par la qualité de la composition et du graphisme, ce tome d’introduction est une réussite.
Les histoires de vampires en bande dessinée se multiplient. Dans ce flot, il faut alors savoir déceler une certaine originalité. Or, cette série en manque malgré un concept original dans le genre road movie horrifique.
Nous sommes dans un monde apocalyptique qui a été ravagé par l’émergence des vampires sur le même mode des morts-vivants. Et là encore, on va prendre le gentil vampire qui s’opppose à ses congénères et qui va aider un groupe d’humain composé d’une femme et des enfants. Bref, tout ce qu’il y a de plus bateau.
Je pointe par conséquent le manque d’originalité dans le scénario qui ne fait que reprendre des concepts existants et retravaillés pour coller au genre. Bref, c’est très convenu. Maintenant, la lecture n’a franchement pas été désagréable. Il faut le prendre comme une sucrerie qu’on avalera très vite. Cela reste un divertissement de qualité.