L
e Dr. Laura Regan est une chercheuse émérite du Centre National des Maladies Infectieuses. Peu de temps après avoir appris la mort de son plus proche collaborateur, la jeune femme est enlevée par trois agents fédéraux qui cherchent apparemment à la protéger d’une menace qui semble orchestrée au plus haut niveau de l’État…
«Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité ne méritent ni la liberté, ni la sécurité».
En ouvrant ce one-shot sur cette citation de Benjamin Franklin, Robert Venditti installe immédiatement son récit dans l’air du temps. S’immisçant dans l’intimité de la Maison Blanche, la première scène de l’album confirme d’ailleurs tout de suite cette ambiance post-9/11, où les agences de renseignement ont tout pouvoir. Face à une menace invisible et un danger perpétuel, la population a hérité du « Patriot Act ». C’est dans cette atmosphère où le bon sens a cédé la place à la paranoïa, que le lecteur est invité à suivre une épidémiologiste qui tente d’échapper à ses poursuivants. Au fil des pages, la fugitive va progressivement comprendre les tenants et aboutissants de cette traque dont elle est victime.
Si la théorie du complot a déjà souvent été exploitée au cinéma, Robert Venditti parvient tout de même à proposer un thriller conspirationniste particulièrement haletant. Multipliant les rebondissements sans jamais laisser retomber la tension, le scénariste livre une intrigue efficace, tout en invitant à réfléchir sur les conséquences d’une tolérance zéro qui sacrifie les droits des citoyens sur l’autel de la sécurité nationale.
Même s’il ne va pas aussi loin dans son délire visuel que dans Butcher Baker, road-movie complètement déjanté récemment proposé par les éditions Ankama, Mike Huddleston propose à nouveau un graphisme assez époustouflant. Passant d’un trait réaliste à des inserts photographiques, du noir et blanc à une colorisation numérique très flashy, l’auteur varie les styles avec une efficacité redoutable. Cette approche expérimentale peut initialement déstabiliser, mais accompagne finalement avec brio cet excellent scénario au rythme particulièrement soutenu.
Une lecture fortement appréciée et vivement conseillée !
Homeland Directive n’a rien à voir avec la série du même nom. Pourtant, il y a quelques éléments du décor comme la maison Blanche, la CIA, la menace terroriste. Il s’agit surtout de contrer la menace d’un virus qui commence à tuer les habitants des Etats-Unis par transmission sur le billet du dollar. Ils vont tous mourir car ils manipulent le dollar ! Bref, c’est un thriller basé sur une épidémie.
Le graphisme peut changer totalement d’une page à l’autre pour montrer différentes facettes. J’avoue avoir nettement préféré la partie colorisée.
Au niveau du scénario, cela se laisse lire mais je n’ai jamais trépigné. Il manque une certaine saveur, une certaine consistance qui nous fait nous intéresser au sort des différents personnages. Le thème est intéressant comme il s'agit de la sécurité publique dans un contexte post-11 Septembre.
Reste que j’ai bien aimé la citation du président Benjamin Franklin sur le fait que lorsqu’on sacrifie une liberté fondamentale sur l’autel de la sécurité, on ne mérite ni la liberté, ni la sécurité. Une citation qui est toujours d’actualité. A noter que ce personnage célèbre est sur les billets de 100 dollars. Cela tombe bien ! Une lecture qu'on pourra également conseiller le 11 septembre.
Un excellent thriller sur fond de conspiration gouvernementale.
Les personnages sont tous intéressants.
Les techniques de surveillances et de contrôles des populations sont bien développées dans le scénario de Venditti avec l'utilisation d'un virus type SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), ce qui donne à cette oeuvre un arrière goût prémonitoire.
Robert Venditti s'est fait connaître par sa série originale The Surrogates et travaille actuellement sur la série X-O manowar de Valiant Comics. Mais Ici nous avons à sa limited series Top Shelf qui fut acclamé par la critique : Homeland Directive.
La maison blanche est au main d'une paranoïa de sécurité en vue de récentes attaques terroristes, c'est là que commence un polar politique originale saisissant accompagné par une mise en scène variante selon les personnages et les ambiances.
Homeland Directive est un ovni du comics savoureux et travaillé qui fait le plaidoyer de la politique intérieur américaine.
Indispensable.
Un comics underground.
Si le script, très efficace, se rapproche d'une série de type "24 heures chronos", le traitement graphique de Huddleston est très original, s'adoptant aux lieux et aux personnages principaux. Bluffant.