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evada, 1888, un homme massacre sa famille avant de se jeter sous un train. À Londres, les méthodes peu conventionnelles d’Abberline dérangent de plus en plus, y compris parmi les membres de la pègre. Heureusement, un confrère français réclame son aide pour l’assister dans une série de meurtres commis par le « Baron ». Les actes du tueur sont similaires à ceux accomplis à Londres alors que Gull et Netley n’étaient plus en mesure d’agir à l’époque. Cette information fait écho avec les propos de la sœur de l’inspecteur qui lui avait confié qu’il existait d’autres éventreurs.
Alors que le premier tome pouvait clore l’affaire, François Debois ouvre une porte originale en partant de l’hypothèse qu’il y aurait plusieurs « serials killers ». Ce phénomène trouverait son commencement en la personne et dans les travaux du professeur Charcot. L’homme de science, fondateur de l’hypnose et à l’origine d’importants progrès neurologiques, est dépeint comme un être imbu de son savoir et prêt à tout pour poursuivre ses expérimentations. Le concept est intéressant mais souffre du format qui oblige à mener l’histoire au pas de course. Le rythme est alerte, les évènements s’enchaînent très bien, par contre, les idées et les impacts des révélations ne peuvent être développés.
Cette situation peut faire naître une certaine confusion qui, cependant, n’altère pas trop le plaisir de lecture, l’album bénéficiant d’une partition graphique sans faute de la part de Jean-Charles Poupard. Le cadrage bien adapté aux circonstances, l’expressivité des personnages et les décors pleinement réussis permettent une immersion totale dans l’aventure. Les couleurs de Guillaume Lopez contribuent également à la création d'une ambiance sombre et oppressante.
Même si le récit est un peu à l’étroit, ce diptyque se conclut très agréablement.
Une suite dans la ligné du premier, c'est sympa avec une histoire bien construite et des personnages bien travaillés qui gagnent ici en profondeur.
Mouais... le tome 1 m'avait séduite par son angle de vue de cette "Histoire" avec un focus sur le passé d'Abberline. celui-ci se perd dans une confusion de récits, parfois difficile à suivre.