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’étau se resserre autour de Chamza. La date de son vingt-huitième anniversaire approchant, elle va enfin connaître la vérité sur la fortune de sa mère. Encore faut-il qu’elle puisse se rendre à la succursale de la Hoyle’s à Shanghai, où la CIA l’attend. Nombreux sont ceux qui s’intéressent à la richissime héritière, mais bien peu lui veulent du bien !
Pénultième opus de la série, La prisonnière tashkite offre à Thierry Smolderen l’occasion de densifier son récit et de donner réponse à quelques questions clefs. Chaque élément trouve progressivement la place qui est la sienne, à l’instar de ces puzzles qui ne prennent leur sens qu’une fois les dernières pièces posées. Et même s’il reste encore quelques zones d’ombre avant l’emballement final, le suspens de Ghost Money se dissipe doucement.
Plus introspectif, moins people, cet avant-dernier volet n’oublie pas pour autant les ressorts de son succès, un scénario ficelé au millimètre et un univers graphique qui s'épanouit aussi bien dans les vallées afghanes que dans l’architecture hight-tech et futuriste de Dubaï. Visuellement, Dominique Bertail maîtrise parfaitement son sujet et son graphisme a encore gagné en finesse et en expressivité tout en conservant une mise en couleur qui vient renforcer l’acuité de chaque scène.
Au final, cinquante-six planches qui entraînent le lecteur sans faillir dans le sillage mouvementé et torturé d’une héroïne à la richesse convoitée…
Ça s'essouffle un poil.
Après une montée en puissance au cours des 3 premiers tomes, la tension baisse un peu, et l'intérêt aussi. Vivement la clôture de la série avec le prochain tome.
Voila une série qui me laisse un peu sur ma faim. On sent du potentiel mais ça ne décolle pas. L'idée de fond à savoir "Où est passé le trésor d'Al-Qaida" est alléchant mais on a du mal se plonger dans l'aventure tant la narratrice manque de charisme et de liens avec l'histoire. On voudrait rentrer dedans mais on reste la, coincé entre Lindsay, la rêveuse et Chamza, l'héroïne mystérieuse. Certes tout les oppose, l'une est une militante Gay, un peu pommé et l'autre une richissime mais secrète jeune femme, cependant elles restes sans aspérité, un peu comme Dubai d'ailleurs. L'amitié qui les lie est fade et même les saut à travers la stratosphère dans le jet privée de Chamza ne parviennent pas à dynamiser l'histoire. Le lecteur attend impatiemment que ça bouge.
Ce n'est qu'a partir du volume 3 ou les personnages commencent à prendre de la consistance. Certaines personnalités comme la bande de mercenaire et notamment Gilette et son chef Kendricks se remarquent par leurs caractères ambivalent et leurs différentes motivations. L'émir montre son vrai visage (un peu trop simplement à mon gout). Ca semble intéressant mais ça ne dure qu'une case. Too bad. Le dessin colle à l'histoire, lisse, avec une mention spéciale pour l'uniforme pixelisé de Gilette… Il y a de bonnes idées comme la banque, les voyages transcontinentaux, la voiture avec la panique room ou la piscine suspendue.
Dans ce quatrième tome on change de lieux, d'univers et ça devient plus intéressant, plus noir. Le père de Chamza remplit son rôle de tyran oppressant à merveille. La persécution dont est victime Chamza sert enfin le récit en bousculant les sentiments du lecteur qui était jusqu'a présent proche du comma. On a envie de savoir ce qui va lui arriver, qu'est ce que cache cette mine. Ce dernière album apporte du souffle à une série qui en avait bien besoin.
Dans la continuité du tome précédent, notre héroïne continue de tomber de Charybde en Scylla, et fait des découvertes incroyables sur sa famille. Ses amis arriveront-ils à la sauver ? Toujours haletant, ce récit nous laisse en plein suspens, et on est heureux de savoir que le dénouement devrait arrive au prochain tome.
Des dessins à la hauteur font que cette série est toujours aussi agréable à suivre.