T
rahie, Blanche d’Entremonde a été battue à Saint-Alban. Cependant, la jeune femme ne s’avoue pas vaincue et veut reconquérir son trône. Pour cela, elle est prête à tout, même à nouer des alliances avec un prince des ténèbres !
Sortilèges a du mal à se défaire de ses vieux démons et oscille toujours entre le drame et la comédie ! Toutefois, Jean Dufaux semble vouloir s’orienter vers un développement plus lugubre et complexe. Ainsi, la douce Blanche de jadis se transforme progressivement en une guerrière sanguinaire et exaltée tandis que Maldoror et ses pouvoirs démoniaques subissent les pernicieux effets de l’Amour. Malgré cette propension à plus de machiavélisme, le scénario ne peut se départir de facéties qui, à défaut de sentir le soufre, s’avèrent souffreteuses. Sans déflorer les tourments du synopsis, quelques passages posent la question de leur réelle utilité. Aussi, les caprices d’une diablesse pré-pubère comme les pitreries des demeurés des deux royaumes ne semblent être là que pour assurer les enchaînements entre les séquences où la Belle se métamorphose en future reine des terres d’En Bas ?
Quoi qu’il en soit, l’exercice demeure pour Munuera l’occasion de s’investir pleinement sur cette histoire et de livrer de très belles planches, aidé en cela par le superbe jeu de couleurs et de lumières de Sedyas. Et même si Jean Dufaux hésite à choisir son public, Livre 2 reste - graphiquement - un joli divertissement.
Je ne serai pas objectif tellement j'aime le dessin de Munuera. Il continue dans la lignée de Fraternity avec des couleurs en lavis. Pour moi, la vague espagnole est incomparable pour l'instant !