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ome n’est plus que cendres sur lesquelles Néron rêve de reconstruire une cité à sa démesure. Mais avant de s’atteler à cette tâche, le démiurge doit apaiser la colère de son peuple et lui offrir un coupable. « Du sang et des jeux », telle est la devise romaine à laquelle la communauté juive de la capitale va être sacrifiée. Un nouveau cycle de Murena commence.
S’il n’est pas aisé d’atteindre le pinacle du 9e art, il demeure tout aussi difficile de s’y maintenir durablement et le talent des grands auteurs est d’y parvenir. Libre réinterprétation d’une Rome antique plus vraie que nature, Les épines serait un agréable divertissement si le machiavélisme du scénario et le vérisme du dessin ne venaient en durcir le propos. Car s’il s’agit d’une fiction, elle ne peut renier certains liens avec la réalité d’une époque que le duo belge met en scène avec brio, comme en atteste le prix de la Bande dessinée historique décerné en 2011 lors des Rendez-vous de l’Histoire de Blois. Entre un Néron qui doute et n’est pas encore le fou que les manuels décrivent, un Lucius qui renaît à la vie grâce aux lèvres expertes de la belle Claudia et la cruauté dénuée de scrupules du pouvoir impérial envers la population hébraïque, Jean Dufaux offre un récit complexe et lettré que Philippe Delaby met superbement en images. Son graphisme précis à en être méticuleux, réaliste à en devenir presque réel, fait preuve d’une maîtrise technique rarement prise en défaut. Mais au-delà du geste et de la mise en couleurs de Sébastien Gérard, le dessinateur wallon sait aussi donner toute la force voulue à chacune de ses vignettes, conférant ainsi à chaque lieu une ambiance et à chaque protagoniste une personnalité.
Jean Dufaux et Philippe Delaby perpétuent une certaine forme d’excellence et offrent une première version, partiellement expurgée, de ce nouvel album qui ravira tous les publics. Elle permettra, à coup sûr, aux amateurs avertis d’attendre patiemment la fin de l'année pour en découvrir une autre, plus complète et, dit-on, plus sulfureuse.
Trois fois en trois ans que je relis l'album "Les épines" avec le vain espoir de le trouver bon et de me convaincre de poursuivre l'achat des albums de ce 3ième cycle. Pourquoi autant d'obstination de ma part ? Eh bien quand les éloges pleuvent sur une série aussi régulièrement que sur "Murena", on a parfois du mal et des scrupules à ne pas se joindre au chœur des laudateurs.
Certes, le dessin est agréable, très réaliste, d'une belle facture, mais à mon sens pas si extraordinaire qu'on entend le répéter ici et là. J'entends par là que c'est de la très belle ouvrage mais heureusement il y en a quand même quelques uns qui n'ont pas moins de talent mais dont on parle bien moins fréquemment en termes aussi flatteurs. Les décors sont soignés, les personnages également, mais cela manque de folie et d'énergie dans le trait. Et puis l'expressivité des visages est tout de même bien limitée. Quant aux femmes, elles se limitent à ressembler à des photos de magazines. On sent qu'on cherche avant tout à flatter "l'amateur de belles gonzesses". En règle générale, la réalité est un peu trop suivie à la lettre. C'est bien la mise en couleur qui lui donne son caractère et sa puissance. Malheureusement, avec cet album, la série, change de coloriste, et ce qui rendait impressionnant le dessin dans les précédents albums semble ici plus commun, le faisant quelque peu rentrer dans le rang même si ça reste très agréable à regarder.
Là où le bât blesse réellement avec ce neuvième tome, c'est sur le plan scénaristique. Il ne s'y passe pas grand chose et le peu qu'il s'y passe marche dans les traces déjà plusieurs fois laissées par le scénariste au cours des précédents albums. Pour être franc, je m'y suis copieusement ennuyé.
Et puis il y a son écriture. Il se pique ici de faire de la grande littérature par moments, rendant les dialogues pesants et ampoulés, parfois un brin ridicules.
Si comme moi vous trouvez le dessin très plaisant sans être bouleversant et l'écriture ronronnant comme un moteur diesel, voire soporifique bien souvent, vous refermerez cet album de Murena avec la déception d'avoir ouvert un beau et gros paquet cadeau ne contenant finalement qu'une jolie petite babiole.
Delaby était un dessinateur incroyable. Ce tome 9 est tout bonnement époustouflant ! Il avait encore progressé à un point tel que je n'ose imaginer ce qu'il aurait pu faire par la suite. C'est brillant. Voir notamment ici les mises en scène de la belle Claudia. Je n'avais jamais vu visage de femme aussi réussi (et ce sous toutes les coutures !^^) depuis la couverture de Chihuahua Pearl. Delaby avait un trait a priori classique dotée d'une grande puissance et d'une extrême sensibilité, qui servait ici une trame passionnante. Un Grand de la BD, assurément.
Ce neuvième opus a pour trame principale le supplice des chrétiens et de leur guide Pierre, ordonné par Néron suite à l'incendie de Rome.Dufaux décrit subtilement les doutes traversés par Néron quand à la désignation de bouc-émissaires nécessaires pour apaiser la plèbe...
Ce tome marque aussi l'épilogue tant attendu dans l'affrontement entre les deux gladiateurs Balba et Massam, magnifiquement dessiné par Philippe Delaby qui réussit à mettre en exergue le côté fatidique et dramatique du combat!
Lucius Murena est habité par un sentiment de rédemption et sa haine contre l’empereur s'en trouve amoindrie, aidé en cela par sa nouvelle maitresse : la jeune et belle Claudia!
Le graphisme de Delaby est toujours aussi précis et immersif et permet donc à cet album d'être au niveau de cette superbe série historique.
Dernier volume de Muréna. Après le terrible incendie de Rome, l'heure est à la reconstruction et aux règlements de compte pour trouver un coupable. La série s'essouffle un peu et l'intrigue est moins dense. Restent les superbes dessins de Philippe Delaby.
Cet album continue une très bonne série. Les personnages sont travaillés et complexes, on aime suivre leur parcours dans la Rome de Néron détruite par les flammes. La série, si l’on passe l’épisode Britannicus archi-rabâché, permet de se poser et de vivre en temps réel une époque habituellement résumée au cirque, à l’incendie et à la folie de l’empereur. Les auteurs arrivent bien également à rendre vivante la Rome des classes sociales et la dimension « Caligula » (dans le sens de Camus) de l’empereur.
Cet avis vaut pour l'ensemble des 9 tomes parus :
Un an que P. Delaby a joué un mauvais tour au petit monde des Bulles...
Comme pour honorer cette sombre date je me suis remis une énième fois à parcourir cette Rome Antique si brillamment illustrée par Philippe et si bien nourrie par J. Dufaux.
Tout a déjà été dit sur cette série indispensable à tout point de vue. Tant par la qualité graphique que par une histoire où chaque scène est dévorée avec passion.
A la fin de ce premier tome du Cycle de la Mort, les Épines, j'ai toujours cette même impression. Il y a pour moi véritablement deux personnages principaux : Rome & Néron.
L. Murena étant d'une part, un personnage fictif, n'est pour moi, qu'un simple reflet du sixième César...
Il n'en est pas moins intéressant pour autant. Mais je préfère suivre les agissements de Néron : ses peurs, ses doutes, sa force, ses faiblesses. Un des empereurs les plus tourmentés de cette période mais qui, paradoxalement, recevait l'admiration de son peuple.
Et même si nous connaissons le dénouement de sa vie, j'ai hâte que M. Dufaux associé de son nouvel acolyte, Théo Caneschi, termine cette épopée qui devrait accoucher de trois tomes supplémentaires ?
Merci M. Delaby, merci M. Dufaux. Et soyons tous derrière M. Caneshi qui va, j'en suis sûr, nous gratifier d'un chouette dessin.
Ce début de troisième cycle n'apporte pas grand chose aux fans de la série.
Le dessin est toujours aussi fouillé mais aucun personnage flamboyant ne fait son apparition.
Manque une intrigue secondaire (complot, meurtre mystérieux, trésor à découvrir ?) pour relancer cette sublime machine.
Toujours aussi bon, l'attente a été longue, mais que de bonheur.
Le niveau est toujours excellent.
La période interminable entre cette parution et la dernière, m'a fait plonger de nouveau au début de la série, en la relisant, pur bonheur.
Excellente série que je suis et relis avec grand plaisir depuis que je l'ai découverte. Prof de lettres classiques désormais à la retraite, j'ai toujours apprécié la BD et plus particulièrement celle consacrée à l'antiquité : certes Alix, ça date un peu mais c'est quand même vraiment bien fait et sans Alix il n'y aurait peut-être pas eu Vae Victis et Murena.
Dans Murena tout me plaît, autant le dessin que le scénario, et la vision qui est donnée de cette période de l'antiquité me semble à la fois très plausible et très convaincante. Avec le règne de Néron, il y avait largement de quoi se casser la figure en sombrant dans le gore, la débauche effrénée, bref dans le ridicule. Murena évite ce piège et j'attends avec impatience le/les volume(s) à venir.
Ave.
Second cycle, et la claque de l'excellence continue. Lucius Murena est donc rentré dans la clandestinité et il s'est mêlé aux chrétiens, alors que Neron est pressé, manipulé pour mettre fin aux agissements des chrétiens. Superbes dessins, superbe scénario avec de nombreuses annotations pour clarifier le contexte historique. Magistral.
Bonne suite , Rome sous Néron y est bien décrit, on veut connaitre la suite mais il faut savoir être patient
tres bonne suite à la premiere partie, dessins toujours aussi magnifique, histoire prenante avec des explications historique, vivement la suite
Après l'incendie de Rome, Lucius reprend gout à la vie en aidant ses compatriotes avec l'aide de la belle Claudia tandis que Néron suit les conseils de ses conseillers en détournant la colère du peuple contre les chrétiens. Et les anciens gladiateurs se retrouvent !
Bref le scénario ne faiblit pas avec son lot de passion, d'amour et de drame sur un fonds historique toujours bien documenté.
Et comme les dessins sont toujours aussi somptueux, cette série reste un sommet où la qualité ne baissent pas.
Chapeau !
que dire tout simplement splendide!!!le niveau dessin couleur recit est impressionnant que du bonheur vivement la suite