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estor Burma est de retour ! Boulevard... ossements, originellement paru en 1957, est un Burma que Léo Malet écrivit à l'apogée de sa carrière de stakhanoviste de la plume. En effet, cette année-là, il ne produisit pas moins de quatre romans mettant en scène son limier emblématique ! L'intrigue est alambiquée à souhait, remplie de personnages aux passés troubles (des Russes blancs dans le cas présent), Hélène, la fidèle secrétaire, y joue un rôle prépondérant et, tradition oblige, le héros prend sa part de coups sur la caboche, mais distribue aussi son lot de mandales à qui mieux-mieux. Classique également, « le terrain de jeu » : Paris, tout particulièrement le Neuvième Arrondissement qui est arpenté en long et en large.
Après Emmanuel Moynot, c'est au tour de Nicolas Barral d'illustrer les enquêtes du célèbre détective à la manière de Jacques Tardi. Ce dernier, en plus d'avoir été adoubé par Malet pour les adaptations BD, est le dépositaire de la charte graphique de la série, aux suiveurs de se mettre dans ses pantoufles et de tenter de rendre la capitale d'une manière aussi remarquable que lui. Auteur caméléon - on lui doit un pastiche de Blake et Mortimer, Les aventures de Philip et Francis et la très amusante parodie de Sherlock Holmes, Baker Street-, le nouveau venu a dû adapter drastiquement son style pour reproduire le réalisme développé par le créateur d'Adèle Blanc-Sec.
Le résultat se montre des plus convaincants. Nonobstant un trait plus fin que celui de son illustre prédécesseur, Barral arrive à coller parfaitement à l'univers « Burma ». Les protagonistes, la ville, les véhicules, etc. sont admirablement dépeints. Par contre, les planches manquent un peu de caractère. Moynot, tout en respectant l'atmosphère du titre, avait su insuffler sa marque à ses opus. Ici, l'identité du dessinateur semble avoir complètement disparu derrière le héros. Ce bémol reste néanmoins très secondaire, l'album se révèle passionnant à lire, signe s'il en est de la qualité de sa réalisation.
Boulevard... ossements devrait réjouir tous les amateurs de polars et les amoureux du Paname des années cinquante.
Au sein du 9ème arrondissement parisien, NESTOR BURMA mène une enquête qui va le conduire sur la piste de diamants dérobés au trésor impérial du Tsar de Russie.
Premier bon point: le retour au noir et blanc. Un élément qui nous renvoie aux premiers albums de la série (sans conteste les meilleurs), d'autant que le dessin de Barral imite bien celui de Tardi. Second bon point: le scénario. L'intrigue est bien prenante, alambiquée comme il faut et met en scène toute une galerie de personnages pittoresques (proxénètes Chinois, émigrés russes, diamantaires douteux ...). Ajoutez à cela des textes bien tournés et des dialogues plein de gouaille et vous obtenez à coups sûrs l'un des meilleurs albums de la série.
Le scénario de ce Burma fait partie des meilleurs mis en image, ici par Nicolas Barral pour cette réédition de 2019 colorisée. Entre chinois de tripot, juifs diamantaires et russes blancs qui profitent du déclin de leur idéal pour se mettre les bijoux du Tsar dans leurs poches cet album part dans tous les sens mais reste cohérent de bout en bout. L’humour de Burma fait rire ou sourire tout au long de l’histoire. Quant à sa secrétaire Hélène, elle se mue an véritable adjointe pour démasquer les coupables du vol des diamants. Un bon moment de lecture et de détente avec son meilleur représentant graphique Nicolas Barral.
Je trouve l'avis de Quiqua bien sévère.
Moi c'est dans le style de Moynot que je ne pouvais pas entrer. Barral est plus proche de Tardi.
Certes, il n'est pas aussi bon pour réécrire et adapter l'histoire. Barral semble un peu timide et respectueux vis-à-vis de l'oeuvre original. Certes, l'humour, ironique et noir chez Tardi, peut sembler poussif chez Barral. En particulier les grimaces et mimiques des personnages sont un peu trop.
Mais Barral a d'indéniables qualités.
Le dessin est de très très bonnes facture. Barral a le sens du détail et de la perspective. J'ose le dire, pour les décors et les voitures son dessin est même légèrement meilleur que Tardi. Les scènes d'actions et de mouvements sont aussi très dynamiques.
Ah, et puis c'est le retour noir et blanc, ça fait du bien.
Barral n'a pas encore le sens du noir et blanc comme Tardi (tout l'album semble dans la même lumière, le même contraste), mais on peut espérer que ça viendra.
C'est un bon début, ça m'a donné envie de me remettre à Burma.
Si Tardi ne revient pas à la série, ce qu'on peut craindre, alors j'aimerais que ce soit Barral. Si possible avec quelques suggestions de Tardi pour les dialogues ?
Même si Barral fait beaucoup d'efforts, Tardi manque cruellement à la série. Quant à l'histoire, elle se déroule poussivement, sans intérêt. particulier. Même le plaisir de retrouver le lieux où se déroule l'histoire (ici le 9ème arrondissement) s'est émoussé.
Décevant.